6 octobre 2005

Harry Potter participe à la protection des forêts

Pour la première fois, un livre est publié sur du papier certifié FSC, label garantissant une gestion durable des forêts. Et pas n'importe lequel ! Rien de moins que Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, le dernier opus des aventures du jeune magicien. Avec 2 millions d'exemplaires, cette parution est un succès pour l'opération "Plumes Vertes" lancée par Greenpeace, il y a un an.

Comme toujours, la sortie d'un tome 6 d'Harry Potter, le héros de J. K. Rowling, est un événement international dans le monde de l'édition. Le 1er octobre, la traduction française des aventures de l'apprenti magicien, Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé, est arrivé en France. Gallimard en publie 2 millions d'exemplaires de ce livre. En 2005, cette sortie est aussi un phénomène pour tous les défenseurs de l'.

En effet, son auteure, JK Rowling avait déjà milité pour que l'édition canadienne du précédent livre soit imprimée sur papier recyclé. Plus de 28 000 arbres ont été épargnés au Canada grâce à cette initiative. Cette fois son engagement va plus loin. Les éditions anglo-saxonnes du dernier tome, paru en juillet, étaient sur du papier 100% recyclé ou en partie labellisé FSC , label qui garantit une gestion durable des ressources forestières. Les éditions allemande, anglaise, italienne et israélienne ont repris cette initiative écologique.

Premier livre sur papier FSC

EDITION ET RECYCLAGE

100 millions par an, c'est le nombre de livres invendus sur les 400 millions publiés chaque année en France, a priori destinés à ce qu’on appelle le pilon, c'est-à-dire le recyclage. En principe, le recycleur se paie sur les livres pilonnés et transformés en papier recyclé. Mais le fameux pilon reste le sujet tabou de l'édition. Exception faite des beaux livres qui trouvent une seconde chance dans les circuits de vente d'occasions, pour des raisons liés aux coûts de stockage, un livre qui se vend mal finit sa vie au pilon, parfois très rapidement. Plusieurs maisons d'éditions pratiquent même le pilon directement après retour. Combien cela représente-t-il de tonnes de papier recyclées par an ? Comment la filière est organisée ? Pas un éditeur ne veut répondre, l'opacité est la règle sur le sujet. En amont comme en aval, de la source d'approvisionnement au traitement du déchet, le secteur de l'édition peut encore considérablement améliorer, au moins la transparence sur ses pratiques.


L'éditeur Gallimard a lui aussi suivi le mouvement et choisi de publier la traduction française sur du papier certifié FSC. Ce résultat est le fruit d'un an de collaboration et de négociation entre l'éditeur et Greenpeace. " Les éditeurs sont sensibilisés aux questions d'économie d'énergie, d'utilisation des produits traitants (comme le chlore), de rejets dans l'eau pour parvenir à un papier "plus propre" mais la question de l'approvisionnement en papier était totalement ignorée ," commente François Chartier, chargé de la mission Plumes Vertes de Greenpeace France.

Lancée lors du dernier Salon du livre de la jeunesse de Montreuil, en 2004, l'opération Plumes Vertes vise à sensibiliser les auteurs et les éditeurs pour les inciter à publier leurs livres sur du papier recyclé ou certifié FSC, les deux seules solutions pour protéger les forêts anciennes. En un an, non seulement JK Rowling, mais aussi Isabel Allende, Paulo Coelho ou, en France, Claude Levi-Strauss ont rejoint cette campagne. Au total ce sont déjà plus de 150 auteurs qui soutiennent l'initiative de Greenpeace plus qu’indispensable.

Environnement et édition : tout reste à écrire ou presque

Car si le secteur de l'édition finit par jouer un rôle sur la protection des forêts anciennes et de leur biodiversité, cela passera par l'engagement des auteurs mais aussi des éditeurs. " Il faut faire connaître la campagne « Plumes vertes » et sensibiliser les éditeurs à l'utilisation du papier recyclé pour la publication de livres. Le degré d d'influence d'un auteur sur son éditeur est aussi important. Il est évident que l'engagement de JK Rowling a été déterminant pour que plusieurs éditeurs dans le monde acceptent de jouer le jeu ," explique François Chartier.

Dans un milieu où tout le monde connaît tout le monde et où chacun attend que l'autre bouge le premier, il n'est pas simple de faire avancer les choses. L'argument selon lequel le papier recyclé n'est pas assez blanc pour l'édition est toujours mis en avant. Et les éditeurs les plus importants sont loin d'être les plus réceptifs aux arguments environnementaux. Pour François Chartier, " Cela renvoie à un problème d'évolution des pratiques et des mentalités. On espère que la sortie d'Harry Potter fasse boule de neige car c'est le plus gros tirage français ."

L'autre argument généralement utilisé par les éditeurs est le surcoût. Or s'il est vrai que le papier recyclé présente un coût supplémentaire pour les éditeurs, cela ne tient pas tant au processus de production de papier recyclé en lui-même, plutôt bien maîtrisé, qu'à une réalité de marché. En effet tant qu'une demande suffisante ne permettra pas le développement de cette filière, aucune économie d'échelle ne sera possible et ce surcoût demeurera.

C'est pourquoi Greenpeace entend poursuivre son action, en particulier sur les manuels scolaires, et notamment auprès d'Hachette et Editis. " Imaginez l'impact si le Petit Larousse illustré de la rentrée prochaine était imprimé sur du papier recyclé ! " se prend à espérer François Chartier. L’impact serait considérable sur le nombre d'arbres épargnés mais aussi sur la sensibilisation des jeunes populations qui utilisent ces manuels.

article extrait de novethic.fr

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