Une étude prône les atouts d'un carburant issu de la restauration
L'amour des Britanniques pour la junk food et le gras en général pourrait se révéler très salutaire en matière de protection de l'environnement. Une étude conduite par London Remade et London Community Recycling Network, deux agences environnementales, préconise que tout le gras et les huiles végétales dont se débarrassent chaque jour restaurants et cafés de façon illégale (avec leurs eaux usées) soient recyclés en carburant bio. Bus et taxis londoniens pourraient ainsi rouler grâce au gras récupéré des fish and chips...
Ce carburant bio, utilisé pur ou mélangé à du diesel, aurait l'avantage d'être inodore, non polluant, et de n'émettre aucun dioxyde de carbone. De plus, il n'implique pas de modification pour les moteurs Diesel. Il est obtenu en transformant les triglycérides des acides gras qui constituent les huiles végétales en monocytes méthyliques.
Chance. Les auteurs de cette étude y voient une chance à saisir sans tarder par le gouvernement britannique s'il veut atteindre les objectifs fixés par la directive européenne : 2 % de carburant bio utilisé d'ici à la fin de l'année, et 5,75 % à l'horizon 2011. Il faudrait pour cela, estime cette étude, instaurer une collecte gratuite des huiles usées et autres graisses jetées par les professionnels de la restauration. Car même si ceux-ci ont officiellement pour obligation de séparer ces matières grasses du reste de leurs déchets, la majorité d'entre eux préfèrent ignorer la loi. Des initiatives locales ont commencé à voir le jour et à montrer la voie. Comme à Bromley, banlieue sud de Londres, où Thames Water et Transport for London récupèrent directement auprès des 109 cafés et restaurants participant à l'opération près de 4 tonnes de graisses usées par semaine. Une fabrique de traitement et de recyclage du gras ouvrira bientôt ses portes. Le carburant bio ainsi produit viendra remplir les réservoirs des véhicules municipaux d'ici à six mois.
Obstruction. L'autre avantage de cette collecte des graisses usées est de lutter contre l'obstruction des canalisations et des égouts souvent bloqués par l'amas de gras, responsable de pollutions et d'inondations. On estime à 37 000 tonnes la quantité annuelle de déchets gras produite par la restauration londonienne, dont seulement 15 000 sont collectés.
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