Chauffage au bois : un bilan économique avantageux
Les rendements des chaudières et poêles à pellets sont au niveau des meilleurs matériels fonctionnant au gaz ou au fioul. Le bilan écologique est imbattable et ne peut guère être amélioré qu’en adjoignant un chauffe-eau solaire à l’installation. Mais quid du bilan économique ?
L’INSTALLATION : L’offre de poêles et chaudières est large et les marques sont nombreuses et d’origines diverses (Scandinavie, Allemagne, Autriche, USA, France). Les matériels sont par nature plus complexes que leurs équivalents au fioul ou au gaz et donc plus chers. De même, la nécessité d’aménager un stockage représente un surcoût par rapport à une installation gaz. Cependant, l’éligibilité à un crédit d’impôts de 40% compense tout ou partie de ce surcoût et peut même rendre l’opération plus intéressante qu’une installation classique, en fonction de l’alternative envisagée. De plus, l’absence d’odeur, de risque d’explosion et le caractère esthétique de certains matériels (poêles de salon avec flamme visible) permet des installations interdites avec d’autres sources d’énergie.
LA MAINTENANCE : Les matériels ont atteint un niveau de fiabilité qui permet d’envisager des durées de vie et des contrats d’entretien très similaires à ceux de leurs équivalents fioul ou gaz.
LE COMBUSTIBLE : Le prix des pellets peut assez largement varier d’une région à l’autre et suivant les fournisseurs. Il s’agit néanmoins d’un marché en expansion rapide où une concurrence va s’établir et rendre l’offre plus homogène, tout en conservant, en particulier pour le vrac, des différences liées à la distance des lieux de production. Outre les inégalités géographiques, le prix varie en fonction des quantités livrées et parfois de la saison (prix été). On peut estimer que l’essentiel du marché vrac pour le particulier se situe dans la fourchette 160-200 € TTC par tonne avec un prix médian de l’ordre de 180 € TTC par tonne.
A fin juillet 2005 :
• Une tonne de pellet fournit environ 5000 kWh pour un coût de l’ordre de 180 €. 10000 kWh coûtent donc environ 360 €/m3.
• Mille litre de fioul domestique fournissent environ 10000 kWh pour un coût de l’ordre de 570 €. Le gaz naturel, aujourd’hui moins cher, est indexé sur le prix du pétrole et rejoindra le prix du fioul sur le moyen terme; il est même susceptible de le dépasser significativement d’une part en raison du rapprochement de sa taxation, d’autre part en raison de la privatisation de la distribution.
• 10000 kWh d’électricité coûtent environ 1200 € pour le particulier, une fois réintégré le coût de l’abonnement.
La performance économique du pellet dépend et dépendra du prix de l’énergie, c’est-à-dire, pour longtemps encore, du prix du pétrole. Le pellet est compétitif pour un prix du pétrole de l’ordre de 35-40 $ / baril (prix qui n’a été durablement dépassé que depuis deux ans). Avec un baril à 55 $, se chauffer au pellet coûte 1/3 moins cher que se chauffer avec des hydrocarbures. Peu d’experts croient à un retour durable du pétrole en dessous de 40$ par baril. Pour la grande majorité d’entre eux, les 10 ou 20 ans qui viennent verront le pétrole évoluer autour des 100 $ par baril. Le gaz suivra pour l’essentiel. La biomasse et les pellets en particulier ne suivront que très partiellement, car le coût de leur fabrication n’est qu’en petite partie liée au coût de l’énergie. Il est surtout lié au prix de la matière première (excédentaire à ce jour et surtout renouvelable), aux amortissements des unités de production et de transport et aux coûts salariaux des intervenants (forestiers, scieurs, transporteurs, producteurs, distributeurs).
Un point également important est que la consommation des pellets a un impact local très positif qui va de la gestion durable des forêts à la création d’emplois non délocalisables, contrairement à la consommation d’hydrocarbures qui génèrent activités et revenus essentiellement pour les pays producteurs et les multinationales.
Par conséquent, en plus de son bilan environnemental favorable, le chauffage aux pellets est un choix économiquement sage pour qui reconnaît que l’ère du pétrole à bas prix est derrière nous.
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