15 avril 2006

Greenpeace investit les entrepôts du groupe Monsanto

Alors que la France n'a toujours pas statué sur la question de la coexistence des cultures d'OGM avec les cultures conventionnelles, Greenpeace a réussi à s'introduire dans les entrepôts du groupe Monsanto pour démontrer la présence de semences génétiquement modifiées. L'ONG entend ainsi dénoncer le " cadre illégal " de la culture d'OGM en France.


Au total, 150 militants de Greenpeace ont envahi les entrepôts du groupe Monsanto, situé à Trèbes dans l'Aude, rejoints par José Bové et des membres de la Confédération paysanne. Cette opération a été menée dans le but de rappeler le vide juridique dans lequel se trouve encore la France sur le sujet, puisque non seulement le projet de loi sur les OGM n'a pas encore été adopté, mais qu'il ne traite pas précisément la question de la coexistence des cultures génétiquement modifiées avec les cultures conventionnelles. Rappelons que ce projet de loi doit transposer la directive européenne de 2001, qui demande aux Etats de définir eux-mêmes les règles sur la coexistence des cultures ainsi que les mesures d'indemnisation en cas de contamination, par des OGM, de cultures conventionnelles. En l'état actuel, la France vit dans un flou juridique total et l'on ignore aussi bien le nombre d'hectares consacrés aux cultures OGM que les lieux où elles se trouvent. C'est ce vide juridique qui avait déjà permis en 2005 à des agriculteurs de cultiver des OGM dans le plus grand secret. Le Figaro avait ainsi révélé, en septembre 2005, l'existence d'un millier d'hectares et supposait que le chiffre précis de cultures commerciales d'OGM n'était pas connu, le Comité provisoire de biovigilance n'ayant jamais été saisi de la question.

Greenpeace indique dans son communiqué avoir " déniché des bordereaux au cœur des entrepôts, attestant que les semences sur place sont bien génétiquement modifiés. En fallait-il plus pour prouver l'illégalité de ce trafic et que des organismes génétiquement modifiés soient cultivés en France cette année, hors de tout cadre légal ? " demande l'ONG, qui a annoncé vouloir faire durer l'opération " tant que le gouvernement français ne se sera pas engagé à interdire les cultures d'OGM." Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM de Greenpeace France, estime qu'il " est inadmissible qu'une entreprise commercialise ses OGM en l'absence de tout cadre réglementaire, alors qu'on sait qu'ils cannibalisent les autres cultures et contaminent l'environnement de façon irréversible. "
Forte de la mobilisation de 172 autorités locales d'Europe contre les OGM, et du succès de la "Journée internationale contre les OGM" du 8 avril dernier, Greenpeace rappelle que ce rejet se développe au sein de l'Union européenne. " La Slovaquie a officiellement demandé à Monsanto le 11 avril de ne pas distribuer cette année ses semences de maïs transgénique. Le 30 janvier, la Grèce a renouvelé son interdiction de cultiver et vendre du maïs MON810 de Monsanto. En février, la Roumanie, qui avait autorisé les cultures d'OGM sur son sol, a changé d'avis et interdit les cultures de soja transgénique, " se félicite Greenpeace. Récemment, la Suisse a voté par référendum un moratoire sur les OGM. La Hongrie, la Pologne et l'Autriche suivent également cette voie... La France devra quand à elle se prononcer en juin prochain, lors du vote définitif du projet de loi sur les OGM au Parlement.

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