L'ONF veut étendre l'emploi des arbres réduits en plaquettes
Et si le bois devenait un moyen de chauffage à grande échelle ? Pour répondre à la vogue des énergies renouvelables dans les collectivités – provoquée notamment par l'envolée des cours du pétrole – l'Office national des forêts (ONF) vient de créer une filiale baptisée «ONF Energie». «La France consomme aujourd'hui du bois sous forme de bûches, mais nous sommes très en retard [par rapport à d'autres pays européens, ndlr] sur les plaquettes forestières, explique Pierre-Olivier Drège, directeur général de l'ONF. L'opération consiste à réduire le bois en gros copeaux afin d'en faire un matériau semi-fluide qui peut alimenter les chaudières de façon quasi automatique.» La moitié de l'objectif fixé par le gouvernement français pour la production de chaleur à partir d'énergies renouvelables pourrait ainsi être atteinte avec le bois.
«On peut mobiliser en France 12 millions de tonnes de bois pour l'énergie sans aucun dommage pour les forêts» publiques comme privées, poursuit Drège. L'Etat ayant demandé à l'ONF d'être «un élément fédérateur» dans le développement de cette activité, un accord a été signé fin 2005 entre l'Office et les exploitants privés afin que tous travaillent en bonne intelligence. Cette filière peut intéresser au premier chef les chaufferies communales et intercommunales, l'idée étant de profiter de la grande quantité de forêts sur le territoire pour fournir un peu partout des plaquettes de fabrication «locale». «Au-delà de 50 kilomètres de transport – du silo de stockage à la chaufferie –, l'opération devient non rentable tant en termes économiques qu'écologiques», selon Philippe Goupil, responsable d'ONF Energie. Financièrement, la plaquette serait plus intéressante que le fuel, équivalente au gaz, et 30 à 40 % plus chère que le charbon.
Face aux concurrents privés, l'ONF met en avant la garantie d'un approvisionnement à long terme, et la «traçabilité» de son bois. «Le marché potentiel est important, près de 1,5 million de plaquettes par an en France. Sachant qu'on ne génère que 10 % de ce volume-là, il nous reste 90 % à exploiter !» note Goupil.
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