Les Grandes Ecoles et Universités s’engagent pour des Campus Responsables…
Dans le cadre de la Décennie de l'Education pour le Développement durable 2005-2014, l’Unesco propose à Paris, en cette fin de semaine, 3 jours de colloque sur le sujet, avec une idée-clef : le développement durable représente le défi majeur de nos sociétés et l'éducation est sans doute la démarche la plus appropriée pour modifier nos comportements dans ce sens.
Dans ce contexte, la formation des futurs professionnels, et notamment de ceux qui seront demain aux manettes des entreprises (à des postes de direction générale, marketing, finance, achats, etc.) est un enjeu essentiel, d’ailleurs inscrit dans la Stratégie Nationale de Développement Durable. Et la France est en retard : alors que 70% des grandes entreprises disent avoir entamé une démarche de développement durable, que 70% des étudiants veulent intégrer des critères éthiques et que même les organismes d’accréditation des « business schools » commencent à s’intéresser aux aspects éthiques, et s’il est vrai que beaucoup d’écoles de commerce ou d’ingénieurs et d’universités proposent des formations (souvent optionnelles) sur le sujet… peu se sont engagées dans une vraie démarche de fond sur le développement durable. Une approche qui impliquerait d’intégrer progressivement la responsabilité sociale et environnementale aux programmes permanents d'enseignement ou de recherche mais aussi à l’ensemble des activités administratives de ces écoles ou universités (services généraux, gestion, architecture, relations avec les entreprises, égalité des chances dans les concours, etc.). Au niveau international, un engagement collectif pour le développement durable, la Déclaration de Talloires, a même été signé en 1990 par plus de 300 Directeurs d’Universités et de Grandes Ecoles du monde entier …mais par deux établissements français seulement, alors qu’elle a été élaborée en France ! Par contraste, aux Etats-Unis mais aussi en Angleterre, à Hong-Kong ou en Australie , la plupart des universités, y compris les plus prestigieuses comme Harvard ou Berkeley, ont des programmes ambitieux et structurés d’économies d’énergie ou de papier, de construction écologique de leurs bâtiments, de restauration saine et respectueuse de l’environnement, de reporting social et environnemental, etc.
Mais les choses commencent à bouger, notamment du fait des associations étudiantes et de campagnes de terrain comme Solar Generation (Greenpeace). C’est pour amplifier et systématiser ce mouvement en France qu’est lancée, cette semaine, la campagne « Campus Responsables ». Lancée par l’agence d’information positive Graines de Changement, en partenariat avec WWF et le Comité 21, Campus Responsables a pour ambition de fédérer (autour d’une charte d’engagement, d’un site web de ressources et de différents outils
concrets de mise en œuvre ou d’échange de bonnes pratiques) des écoles-pilotes comme HEC, l’ESCP-EAP, EuroMed Marseille, Bordeaux Ecole de Management ou encore l'Université de Technologie de Troyes…
Une conférence de bilan et de communication sur les avancées des établissements-membres aura lieu à la fin de chaque année universitaire, en juin, au moment de la Semaine du Développement Durable.
Campus Responsables : parce que la France aura les entreprises et les dirigeants qu’elle mérite… mais surtout ceux qu’elle aura formé !
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