13 août 2006

Le sac biodégradable a la patate !

A l’heure du « tout bio », voici que même les sacs d’emballage se mettent au vert ! L’idée ? Remplacer le plastique par de la fécule de pommes de terre ou de l’amidon de maïs. Résultat : des sacs 100% biodégradables.

« Aujourd’hui, tout le monde est intéressé par notre démarche, mais de là à mettre la main au porte-monnaie, il y a un grand pas à franchir ». Daniel Pouilloux, gérant de la société Bagherra, s’est spécialisé dans la fabrication de sacs végétaux biodégradables à base d’amidon de maïs. Bien que fournisseur des magasins Casino, Intermarché ou encore Fnac, il déplore un coût de fabrication trop élevé : « trois à quatre fois plus cher que pour les sacs en plastique ». René-Pierre Renault, directeur de Plastiques et Tissages de Luneray (PTL), est à la fois dans le plastique et dans le végétal. Lui a opté pour la fécule de patate et se heurte aussi au problème du prix, même s’il est plus confiant. « Le prix du plastique est condamné à la hausse comme celui du pétrole dont il est issu, confit-il à l’AFP, tandis que le sac en fécule baissera en faveur de l’augmentation des volumes ». Et il en va de même pour les sacs en amidon de maïs…

Car parallèlement, les avantages sont innombrables. René-Pierre Renault ne tarit pas d’éloges sur ces sacs « bios ». « Ils sont économes en énergie car ils ne doivent être chauffés qu’à 140 degrés au lieu de 180, détaille-il. Ils nécessitent moins de matière première car ils sont de 15 à 20 % plus denses, ils sont plus résistants et offrent un nouveau débouché aux agriculteurs et ils se dégradent en cinq ou six mois contre 400 ans pour le sac en plastique».

Mais sur le marché du sac végétal, comme partout ailleurs, il existe des normes que beaucoup oublient, au détriment de l’environnement. Daniel Pouilloux vide son sac : « Il y a d’abord les sacs recyclables qui sont de très mauvaise qualité. Ensuite, les fragmentables qui, grâce à des additifs à base de mercure et de pesticides qui accélèrent le processus de dégradation, disparaissent visuellement mais s’avèrent extrêmement nocifs pour l’environnement. Et enfin, le sac biodégradable qui se dégrade entièrement au bout de quelques semaines ». En bref, un véritable sac de nœuds ! Quoi qu’il en soit, d’ici à 2010, la question ne posera plus puisqu’à cette date, une loi rendra le sac végétal obligatoire.

En attendant, chez PTL, on est prêt à basculer du jour au lendemain vers le bio si la demande est là...

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