14 septembre 2006

Climat: "Kyoto-2" en discussion à Zurich

Une quarantaine de pays se réunissent jeudi et vendredi près de Zurich pour commencer à préparer la deuxième phase du protocole de Kyoto, c'est-à-dire les objectifs de réduction des gaz à effet de serre qui seront fixés pour la période 2012-2017.

Plus de 25 pays doivent être représentés à Rüschlikon, au bord du lac de Zurich, par leur ministre de l'Environnement à ces "consultations informelles" à huis clos qui visent à préparer la conférence des Nations unies sur le climat prévue du 6 au 17 novembre à Nairobi en présence de 190 Etats.

Conclu en 2007, le protocole de Kyoto impose des réductions des émissions polluantes calculées sur la période 2008-2012 par rapport à 1990. Ces réductions s'imposent aux seuls pays développés et les Etats-Unis ont refusé de ratifier le texte en l'absence d'objectifs chiffrés imposés aussi aux pays en développement.

Le différend devrait refaire surface à Zurich. En mai dernier, lors de la première réunion du groupe de travail chargé de préparer l'après-2012, les pays industrialisés se sont refusés à fournir un objectif de réduction quantifié sans savoir quels seraient les engagement pris par les pays du Sud.

En réponse, ces derniers ont exigé des pays riches qu'ils s'engagent immédiatement sur un objectif chiffré, selon un communiqué du ministère suisse de l'Environnement, qui préside la réunion de Zurich conjointement avec le Kenya.

Le rendez-vous zurichois doit discuter de "l'engagement de tous les pays pour réduire les gaz à effet de serre": une façon de tendre la main aux Etats-Unis pour qu'ils rejoignent le mouvement. Ce pays est responsable à lui seul de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Lors du sommet UE-Asie lundi à Helsinki, le président français Jacques Chirac a appelé Européens et Asiatiques à parvenir "à un consensus" sur ce sujet.

En mars dernier, le Premier ministre britannique Tony Blair avait appelé à la conclusion rapide d'un accord succédant au protocole de Kyoto, avertissant qu'il serait voué à l'échec s'il n'engageait toujours pas les Etats-Unis, la Chine et l'Inde.

Les deux géants asiatiques, en plein décollage économique, ont signé le protocole mais ils ne sont pas tenus de réduire leurs rejets dans l'atmosphère, qui ont progressé de 65% pour la Chine et 75% pour l'Inde entre 1990 et 2003. Ces deux pays pourraient dépasser ensemble les Etats-Unis comme premier pollueur mondial en 2015.

"Les changements climatiques sont rapides. De nouveaux éléments montrent que ça va encore plus vite que prévu", s'alarme Greenpeace Suisse dans un communiqué qui fait le lien entre les records de températures et la multiplication des cas de tornades, d'inondations et de sécheresses ces dernières années.

L'organisation écologiste demande que les réunions de Zurich et Nairobi débouchent sur un engagement des pays riches de réduire leurs émissions de 20% en 2020 et de 90% en 2050 par rapport à 1990. Pour l'ensemble de la planète, Greenpeace plaide pour une baisse de 50% d'ici à 2050.

La réunion doit aussi se pencher sur le soutien à apporter aux pays en développement, particulièrement en Afrique, pour qu'ils puissent faire face aux changements climatiques.

AFP

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