26 octobre 2006

La pomme de terre, avenir du sac plastique en 2015

Remplacer totalement le pétrole par de la pomme de terre pour fabriquer des objets en plastique ! Telle est l'ambition du laboratoire de chimie verte Biotec, installé à Emmerich, en Allemagne. Ce projet devrait permettre de s'affranchir de la dépendance pétrolière tout en créant un produit plus respectueux de l'environnement.

"Il s'agit d'inventer la chimie du carbone végétal comme a été créée, en 70 ans, celle du carbone fossile", résume Isabelle Tharaud, vice-présidente de Biotec. L'entreprise de 25 personnes est détenue à parts égales par l'anglais Stanelco et le français SPhere, leader européen dans la production d'emballages ménagers.

Jusqu'à présent, Biotec a réussi à produire des sacs en plastique contenant 40 % de matière végétale. Déjà commercialisés, ceux-ci se dégradent en moins de 90 jours, la norme de biodégradabilité. L'entreprise a également réalisé des objets plus massifs, comme des pots de yaourt, flacons, boîtes à oeufs... avec 70 % de matériau végétal. Pour les sacs, "nous pensons parvenir à 100 % en 2015", estime Mme Tharaud.

Pourquoi un si long délai ? Le défi est de fabriquer un produit aussi solide que celui issu du pétrole, un objectif particulièrement difficile pour les sacs en plastique du fait de leur extrême finesse.

En partant de la fécule de pomme de terre, il faut obtenir des molécules assez longues pour rivaliser avec les chaînes de carbone qui composent le plastique actuel et assurent sa résistance. "Nous devons apprendre à polymériser suffisamment la chaîne de l'amidon", précise Mme Tharaud. Tout un processus industriel reste à mettre au point.

Malgré ces difficultés, le plastique végétal dispose de plusieurs atouts. A épaisseur égale, sa densité est supérieure. De plus, il est naturellement antistatique et présente des aspérités plus importantes, ce qui facilite son utilisation comme support d'impression. Cette propriété rend le plastique végétal "doux au toucher et moins glissant". Enfin, sa température de fusion est de de 130 oC, - contre 180 °C pour le plastique fossile -, ce qui rend l'incinération moins coûteuse en énergie.

Le principal frein à la vente reste le coût du sac vert. Selon Biotec, il reste de 50 % à 100 % plus cher, contre 500 % il y a quelques années. "Nous pensons que l'adoption deviendra massive lorsque le surcoût ne sera que de 20 %", estime Mme Tharaud, pour qui ce seuil pourrait être atteint vers 2008 ou 2009 en tablant sur un baril de pétrole entre 80 et 100 dollars.

Selon Biotec, à lui seul le remplacement de la totalité des produits pétroliers dans les sacs nécessiterait l'utilisation de 4 % des surfaces agricoles françaises.

source: Le Monde

1 commentaires:

calassou 22/8/11 16:34  

Selon quelles études sait-on quelle surface agricole sera nécessaire à la fabrication de plastique végétal ? Les pommes de terres sont toutes issues d'organismes OGM, ce qui veut dire que 4% minimum du sol français serait planté d'OGM ? De surcroît les pommes de terres en question ne sont pas destinées à la consommation humaine...Il y a encore du boulot

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