13 octobre 2006

Le gazon durable existe, Top green l'a inventé

Des pelouses sportives résistantes à la sécheresse et peu gourmandes en engrais, impossible ? Une entreprise angevine, leader européen, les fait pourtant pousser.

Quand le Milan AC et Arsenal, deux des plus grands clubs de foot européens, s'affrontent dans un duel au sommet, Jean-Pierre Lantenois avoue, dans un sourire malicieux, « regarder davantage la pelouse que le match ». C'est grave, docteur ? Pas du tout. Simple déformation professionnelle : il dirige Top Green, le numéro un européen du gazon pour professionnels, spécialiste des terrains sportifs de haut niveau.

Cette entreprise est adossée à deux géants mondiaux de la semence, le français Limagrain et le danois DLF trifolium. Son siège et l'une de ses stations de recherche sont localisés aux Alleuds (Maine-et-Loire), où s'affairent 40 personnes. Des serres, des parcelles en damiers déclinant toute la palette des verts, un green de golf (sans trou) tondu à ras, un court de tennis en herbe (sans filet), des tunnels pour tester la résistance à l'ombre témoignent des mille et une expériences destinées à sélectionner de nouvelles variétés de graminées.

Et ça marche ! « Les intendants des terrains de sport des grands clubs de foot viennent ici au moins une fois par an découvrir les nouvelles variétés. Nous sommes aussi les fournisseurs attitrés des courts de tennis de Wimbledon. Et ce sont nos gazons qui ont été choisis pour les Jeux Olympiques à Athènes », s'enorgueillit Jean-Pierre. Ajoutons à la liste « le tiers des golfs européens », des hippodromes, les espaces verts des collectivités, les abords des lignes de TGV...
Diminuer les déchets de tonte

Top Green sélectionne ses graminées pour leur résistance au piétinement et à l'arrachement. Plutôt que de convoquer toute une équipe de rugbymen, ses techniciens les soumettent à l'écrasement d'une machine constituée de deux rouleaux à crampons. Une variété doit être bien notée en « index sport », ce qui lui promet, une fois semée, une longue durée de vie. Mais, pour mériter le qualificatif de « durable », il faut faire mieux.

Les Assises nationales du développement durable, cette semaine, à Nantes et Angers, mettent l'accent sur la nécessité d'économiser les ressources naturelles et de protéger l'environnement. « Depuis plus de dix ans, nos programmes de recherche ont intégré les nouvelles problématiques que sont la restriction de l'usage des produits phytosanitaires et les interdictions d'arrosage, de plus en plus fréquentes l'été », explique, pour sa part, le directeur général de Top Green.

Aux Alleuds, on met les bouchées doubles pour inscrire au catalogue des variétés à la fois résistantes aux maladies, sobres comme des cactus et aux déchets de tonte peu volumineux. « L'élimination de ces déchets coûte 1 000 • par hectare et par an aux collectivités. En Suisse, les citoyens paient les sacs qui emballent leurs déchets verts. » Parmi ses pistes de recherche, Top Green a conclu un pacte d'alliance avec le trèfle et le chiendent, longtemps considérés, à tort, comme des mauvaises herbes indésirables sur des pelouses tenues avec un soin maniaque.

Le premier, sa taille diminuée, se fond harmonieusement avec le traditionnel ray-grass, fixe l'azote de l'air et fertilise naturellement la pelouse, sans apport chimique. Le second, une fois domestiqué par le biais de croisements, reste d'un vert soutenu tout l'été, sans défaillir face à la sécheresse et à la canicule, avant de s'endormir l'hiver et de laisser la place aux graminées qui lui sont associées en mélange.

Source: Ouest France

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