10 janvier 2007

Aux Herbiers (Vendée), on fait de l'électricité avec du fumier

Aux Herbiers, un industriel de l'agroalimentaire s'intéresse à la méthanisation. Grâce au fumier de ses éleveurs, il va produire du courant.

Transformer les matières organiques en courant. C'est le principe de la méthanisation. Mélangés à des bactéries, les boues, le lisier, le fumier ou certains déchets sont « digérés » dans des cuves, ce qui produit un gaz, le méthane. C'est le même principe que dans un estomac. Brûlé, le gaz permet de produire de l'électricité. Le reste des boues peut ensuite être récupéré, notamment pour fabriquer du compost.

Un projet aux Herbiers

Gabriel Bonnin, vice-président du groupe Euralis, qui possède notamment la marque de foie gras Rougié-Bizac, a décidé de se lancer dans l'aventure avec quelques entreprises. Deux millions d'euros d'investissements sont prévus. Pour l'instant, le conseil régional finance à hauteur de 235 000 €. Les travaux pourraient commencer en juin (un bâtiment de 25 mètres de long avec deux grandes cuves) pour une mise en service en septembre.Mieux utiliser le fumier. L'avantage de ce procédé ? Écologique, il permet une utilisation intelligente du lisier. Dans le Bocage vendéen, par exemple, les agriculteurs n'ont plus assez de place pour l'épandage. Car, chaque année, l'urbanisation prélève des terrains sur la campagne. Pour son foie gras, Rougié-Bizac travaille avec des centaines d'éleveurs. « On passe du statut de gêneur à celui de pionnier, engagé dans une démarche positive. »Récupérer aussi l'eau chaude. Au départ, le lisier devrait dégager 500 000 mètres cubes de méthane, pour produire environ 1 700 mégawatts d'électricité par an. Autre avantage : on peut chauffer l'eau grâce à la chaleur produite par la combustion. C'est la cogénération. L'eau servira pour nettoyer le site, mais également l'abattoir d'Euralis. « Et pourquoi pas, à terme, l'utiliser pour la piscine des Herbiers ? » imagine Gabriel Bonnin.Une expérience. Bien connu dans certains pays d'Europe, comme en Allemagne ou au Danemark, le procédé est encore peu utilisé en France. Quelques projets commencent à émerger ici et là, comme près de Saint-Brieuc. « Mais on fait partie des pionniers, pense Gabriel Bonnin. On espère que tout va fonctionner pour le mieux. Beaucoup s'y intéressent, tout en attendant aussi, qu'on essuie les plâtres ! ».

Source:Ouest-France

0 commentaires:

  © Blogger template 'Isolation' by Ourblogtemplates.com 2008

Back to TOP