Canada: des OGM toxiques ?
Des militants de Greenpeace ont taillé ce matin dans un champ de maïs OGM d’Abbotsford, en Colombie-Britannique, un point d’interrogation long de 61 mètres. Ceux-ci ont voulu protester contre l’absence d’étiquetage obligatoire des OGM. Selon Greenpeace, il reste trop d’incertitudes et d’interrogations quant à l’innocuité des OGM.
Le Canada est l’un des rares pays à autoriser et pratiquer la culture à grande échelle des OGM. Ceux-ci sont cultivés sur 5,8 M d’hectares ( plus que la superficie de toute la Nouvelle-Écosse ), dont 820 000 seulement en maïs OGM ( environ 120 fois la superficie de l’île de Montréal) Au Québec, la moitié de tout le maïs est du maïs génétiquement modifié (un champ sur deux). Environ 85% de tous les OGM cultivés au Québec est du maïs OGM.
Or, le Canada continue de prôner un étiquetage volontaire des OGM qui n’a produit à ce jour aucune étiquette. Contrairement à une quarantaine de pays, le Canada et le Québec n’ont toujours pas adopté l’étiquetage obligatoire des OGM. 86% des Québécois le souhaitent pourtant , tout comme 79% des britanno-colombiens. Qu’est qu’on nous cache ?
L’action de Greenpeace a eu lieu à quelques kilomètres seulement d’une ferme biologique, sur le trajet bucolique et pastoral qu’organise pour les touristes la chambre de commerce locale. Mais les OGM n’ont rien de bucolique. Ils contaminent l’environnement et les autres plantes. Greenpeace et GeneWatch au Royaume-uni ont répertorié 142 incidents de contamination en 10 ans. Les herbicides qui accompagnent la majorité des plantes OGM ont pour résultat de tuer la végétation locale et de réduire la biodiversité.
Les OGM ne sont pas forcément bon pour la santé non plus. Une étude récente démontre que l’herbicide Roundup de Monsanto, qu’on utilise avec les OGM, peut avoir des effets perturbateurs sur les hormones sexuelles à des doses considérées comme étant non-toxiques. Le maïs dans lequel Greenpeace a taillé un point d’interrogation est un maïs OGM de Monsanto, le NK603. Ce dernier a fait l’objet d’une étude d’un laboratoire de recherche indépendant en France (le CRIIGEN) qui a découvert des signes de toxicité dans les rats nourri avec cet OGM.
Les rats nourris au maïs NK603 avait notamment des « différences statiquement significatives » au niveau du foie et des reins. Une autre étude , basée sur les données fournies par Monsanto aux organismes gouvernementaux, indique qu’un autre maïs OGM de Monsanto, le MON863 causerait aussi des problèmes de toxicité parmi les rats, ce qui ne permet pas de conclure que cet OGM est sécuritaire. Cette conclusion remet en question le sérieux des évaluations gouvernementales des OGM. Dans une réponse qu’il a fait parvenir à Greenpeace le 24 juillet 2007, le ministère fédéral de l’Agriculture refuse de changer de politique malgré les récentes analyses scientifiques que Greenpeace leur avait fait parvenir le 12 avril 2007.
En plus des études du CRIIGEN, une étude par des scientifiques norvégiens a révélé qu’un autre maïs OGM, le MON810 cause des perturbations immunitaires chez le saumon.
Ces études portant sur les effets des OGM sur la santé et l’environnement renforcent Greenpeace dans sa détermination à réclamer que les OGM ne soient plus disséminés dans l’environnement et dans la chaîne alimentaire. Et cela commence par l’étiquetage obligatoire des aliments que l’on retrouve sur les tablettes de nos supermarchés.
Greenpeace
1 commentaires:
Effectivement, le minimum serait qu'on sache ce qu'on mange !
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