11 novembre 2005

La Banque mondiale viole ses engagements de financement des energies renouvelables

Un nouveau rapport des Amis de la Terre Etats Unis met en évidence l'échec de la Banque mondiale à respecter son engagement en matière de financement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Le rapport paraît alors que s'achève la réunion des ministres de l'énergie des pays du G8 (Londres, 1er novembre) et que se déroule une Conférence Internationale sur l'Efficacité Energétique (Londres, 2 et 3 novembre). Les Amis de la Terre demandent un changement de cap radical de la politique énergétique de la Banque.


Le rapport « Echec énergétique : comment la Banque mondiale échoue à financer les énergies renouvelables pour le développement » met en évidence que les financements de la Banque pour les renouvelables n'ont augmenté que de 7% en 2005, soit 14 millions $ supplémentaires seulement. Au Sommet mondial sur les renouvelables de Bonn (juin 2004), la Banque avait pourtant pris l'engagement d'augmenter ses financements en la matière de 20% par an les 5 années suivantes. En 2005, les renouvelables et l'efficacité énergétique ne représentent que 9% du portfolio énergétique de la Banque.

Sébastien Godinot des Amis de la Terre estime : « Malgré l'affichage, la Banque n'a toujours pas modifié sa politique énergétique. Elle continue avant tout de financer l'augmentation du changement climatique, dans des projets très controversés comme le gigantesque oléoduc Baku-Tbilissi-Ceyhan (mer Caspienne). Et elle ré-augmente ses financements pour des méga-barrages controversés également, comme celui de Nam Theun 2 au Laos ».

David Waskow des Amis de la Terre Etats-Unis ajoute : « Les renouvelables et l'efficacité énergétique ont un potentiel colossal pour lutter contre le changement climatique qui menace des centaines de millions de personnes, et fournir une énergie propre à ceux qui en sont encore démunis et plongés dans la misère ».

Piquée au vif, la Banque a immédiatement réagi en estimant au contraire qu'elle dépassait ses engagements. Mais les chiffres qu'elle avance ne sont pas détaillés, alors que ceux des Amis de la Terre sont basés sur les données que la Banque elle même rend publiques sur son site.

Sébastien Godinot poursuit : « C'est un échec d'autant plus grave que le G8 de Glenneagles, en juillet 2005, a demandé à la Banque de « prendre le leadership en créant un nouveau cadre pour les énergies propres et le développement ». Les Amis de la Terre ont fait des propositions précises pour que ce cadre se mette en place, et que la Banque finance la transition énergétique. Mais est-elle capable de remettre en cause sa politique fossile ? »

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