Les OGM interdits pour cinq ans en Suisse
Les Suisses ont approuvé, dimanche 27 novembre, à une large majorité la proposition d'un moratoire de cinq ans sur la culture et l'élevage de plantes et animaux transgéniques, selon les résultats officiels du référendum national.
D'après le décompte des votes, 55,7% des votants au niveau national ont approuvé le moratoire, 44,3 % se sont prononcés contre, un vote qui a également été plébiscité par l'ensemble des cantons suisses, a rapporté l'agence de presse suisse ATS en citant des chiffres officiels.
Cette initiative émanait des écologistes, de groupes de gauche et d'associations d'agriculteurs et de consommateurs, qui estimaient insuffisante que la loi de 2004 interdisant l'utilisation d'animaux génétiquement modifiés dans l'agriculture, et subordonnant la culture de plantes génétiquement modifiées à une série de tests.
Le moratoire proposé dans le texte du référendum devait entrer en vigueur s'il était approuvé non seulement par une majorité des électeurs au niveau national mais aussi dans une majorité des 23 cantons du pays.
Concrètement, au terme de ce vote, l'agriculteur suisse ne pourra ni cultiver des plantes génétiquement modifiées, ni élever des animaux transgéniques pendant cinq ans.
"NOUS N'EN VOULONS PAS DANS NOS CHAMPS"
"La population ne veut pas d'OMG dans ses assiettes, donc nous n'en voulons pas dans nos champs", a déclaré à la TSR Luc Barthassat, député du parti chrétien-démocrate et vigneron de profession.
"Nous demandons un peu de temps afin que les études en cours puissent être complétées pour avoir des résultats plus fiables concernant les conséquences" des OGM sur "l'environnement", a expliqué M. Barthassat.
Le gouvernement suisse a fait valoir que le texte soumis à référendum, rejeté par le parlement, aurait peu d'effets pratiques sur l'agriculture du pays, la recherche ou les importations étant déjà soumises à de sévères limitations.
La loi actuellement en vigueur interdit l'utilisation d'OGM pour les animaux de ferme et prévoit un long processus de tests avant l'autorisation de l'emploi de plantes génétiquement modifiées.
Pour l'instant, aucune demande d'utilisation d'OGM n'a été déposée en Suisse.
De leur côté, des industriels se sont prononcés contre un moratoire, estimant qu'il aurait des conséquences négatives pour les entreprises suisses de biotechnologies. Des scientifiques ont argué que le secteur des recherches sur les OGM se développerait hors du pays.
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