26 novembre 2005

rapport du Sénat: apprendre à vivre sans pétrole

Un rapport sénatorial revient sur la nécessité d'une politique énergétique, estimant insoutenable la poursuite de la hausse de la demande.

RÉGLER les problèmes liés à la hausse du prix du pétrole doit devenir «une priorité nationale». Telle est la principale conclusion du rapport des sénateurs Joseph Kergueris (UC-UDF, Morbihan) et Claude Saunier (PS, Côtes-d'Armor), La Hausse des prix du pétrole : une fatalité ou le retour du politique ?, présenté hier matin.

L'an dernier, notre facture pétrolière globale a augmenté de 26,9% pour atteindre 23,14 milliards d'euros. Elle représente aujourd'hui 1,75% du PIB, «un niveau jamais atteint depuis 1986», rappellent les auteurs du rapport. Et à horizon de vingt ans, les prix du pétrole ne devraient pas redescendre en dessous de 40 dollars, avec des pics atteignant même 100 dollars, préviennent-ils. Selon les simulations du laboratoire Erasme de l'École centrale de Paris, un baril à 60 euros jusqu'en 2030 amputerait l'activité française de 0,05% par an. La diminution de la croissance potentielle tend à «aggraver le déficit public et conduit à un niveau d'emploi inférieur de 1%» par rapport au scénario sans hausse de prix du pétrole.

Puisque les interrogations sont grandes sur la capacité de l'offre à satisfaire la demande mondiale – quantité de réserves prouvées, date du pic de production, évolution des transactions des pays producteurs – «il faut jouer sur la demande», ont expliqué les deux sénateurs.
«Une politique volontaire»

Cette dernière atteindrait entre 115 et 138 millions de barils par jour en 2030. «Insoutenable !», préviennent les sénateurs. D'abord économiquement, puis écologiquement. La croissance actuelle de la demande énergétique devrait conduire à une augmentation des émissions de CO2 de 62% par rapport à celles de 2002.

Le rapport, qui s'inquiète notamment de la «faiblesse des moyens financiers» attribués à la récente loi d'orientation sur l'énergie, engage donc les pouvoirs publics à mettre en oeuvre «une politique volontaire» de diminution de la consommation. Il propose, entre autres, de relancer les économies d'énergie dans tous les secteurs (industrie, bâtiments, transports), de poursuivre le programme électronucléaire, de financer les infrastructures nécessaires, de lancer de grands programmes de recherche (véhicules du futur, transport «intelligent», énergies renouvelables...) ou encore de sensibiliser l'opinion publique afin de modifier les comportements.

accéder au rapport du Sénat

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