La Smart Fortwo se met au vert
Smart conviait récemment quelques journalistes à une journée «technologique» autour des énergies alternatives appliquées à la Smart Fortwo. Une démarche très attendue pour un véhicule à vocation urbaine.
Qui peut le moins – une voiture simple et compactée au maximum – peut parfois le plus avec une recherche tous azimuts. Au programme de notre journée, une Smart électrique, une Smart au gaz naturel, une Smart hybride Diesel-électrique, une Smart Stop & Start avec alterno-démarreur et enfin, une Smart... diesel CDI standard, toutes essayées sur routes ouvertes autour de Böblingen, le siège allemand du constructeur.
La présence du diesel classique n'était pas du tout fortuite puisque c'est cette dernière, qui servait de référence de calcul en matière de prix (10 260 €), de consommation (3,4 l/100 km en usage mixte), d'émissions de CO2 (90 g/km), de performances (vitesse maximale de 135 km/h et 0 à 100 km/h en 19,8 s) et d'agrément de conduite. A charge, pour les prototypes écologiques, de démontrer dans quelles proportions ils supplantent cette solution traditionnelle, préférée à l'essence (50 ch ou 61 ch) qui, plus gourmande en CO2 (113 g/km, soit 4,7 1/100 km en usage mixte), ne se montre pas plus performante.
Fortwo électrique : la moins polluante
Car chaque modèle faisait au moins une démonstration : si on prend en compte les émissions polluantes dans leur intégralité, y compris donc les oxydes d'azote NOx et les particules imbrûlées HC, on peut polluer moins et la conduite peut se révéler bien plus silencieuse et agréable qu'avec une Fortwo diesel ! Commençons par la moins polluante : la Fortwo électrique, qui émet zéro gramme de CO2 au kilomètre bien évidemment. Il faudra simplement trouver la prise électrique nécessaire à sa mise en charge qui assurera une autonomie limitée à 100 km. Mais quel plaisir de se retrouver au volant d'une petite voiture digne des autos tamponneuses de notre jeunesse !
La Fortwo hybride diesel-électrique n'est pas inintéressante, même si l'économie de carburant n'est pas flagrante par rapport au modèle 100% diesel. En effet, sur un petit véhicule comme la Smart, le poids supplémentaire (75 kg, soit + 10%) du moteur électrique, des batteries et de l'électronique de puissance embarquée obère d'autant la sobriété «naturelle» de la voiture. L'économie réalisée atteint seulement 15% d'après Smart, soit 2,9 l/100 km d'équi valent pétrole en usage mixte contre 3,4 l/100 km pour la Smart CDI. Sans parler du surcoût de fabrication. Quant au niveau sonore du moteur diesel et de sa remise en route, cela devient vite une sinécure.
La Fortwo au Gaz Naturel a l'avantage de la transparence puisque, comme pour tous les autres véhicules fonctionnant au gaz en lieu et place de l'essence, les caractéristiques techniques et les performances sont préservées. Seuls, les deux réservoirs de 16 l de GNV dans la structure sandwich du plancher trahissent le mode de propulsion (qui bascule d'ailleurs automatiquement en essence en cas de panne sèche de gaz). Reste à trouver, en France, des pompes de distribution. Et il faut savoir que, là aussi, le surpoids des réservoirs entraîne une surconsommation qui n'est «compensée» que par des émissions polluantes légèrement inférieures (97 g/km de CO2).Enfin, la Fortwo Stop & Start avec son alterno-démarreur reprend le système développé par Valeo et monté en série par Citroën dans ses C2/C3 Start & Go. Le moteur essence s'arrête de fonctionner dès qu'il n'est plus sollicité, à l'arrêt, et redémarre instantanément dès que l'on lâche la pédale de frein. Smart prétend que l'économie de carburant réalisée est minime et donc non significative pour la dépollution : 4,5 l/100 km contre 4,7 l, soit 107 g/km de CO2 contre 113 g... ce n'est pas faux.
Le bilan dressé par Smart est donc sans appel : rien ne vaut notre petite Fortwo CDI qui, en matière de réduction d'émissions de CO2 , est la meilleure du marché. Vrai évidemment. Mais on verra aussi dans cette opération de «séduction» la volonté de Smart de remettre en selle la version diesel de sa petite Fortwo qui a bien du mal à se vendre avec moins de 300 immatriculations en France cette année contre environ 6 000 ventes en version essence (disponibles en 3 puissances). Soit, pour la Fortwo diesel, une baisse des ventes de 16% en 2005 alors que les versions essence ne «chutent» que de 10%...
On est donc tout prêt à croire Smart, quand ses responsables annoncent qu'ils pourront mettre en fabrication les Smart «vertes» essayées ici dès que la clientèle les réclamera, quitte à en payer le prix. Toyota a fait le pari inverse en commercialisant sa Prius alors que personne n'en voulait. L'avenir dira qui a eu raison. Dommage tout de même que Smart n'envisage aucune commercialisation ni fabrication en série.
source: le figaro
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