L'industrie du vêtement mise à nu par une étude canadienne
Le Groupe d'action pour le commerce éthique (ETAG) vient de publier son premier bilan de la transparence qui évalue comment les 25 plus importantes marques et distributeurs de vêtements, présents sur le marché canadien, agissent en faveur du respect des droits de l'Homme chez leurs sous-traitants. Il a aussi évalué leur communication sur le sujet envers les consommateurs et les investisseurs. Si de gros efforts restent à faire, deux leviers d'actions semblent efficaces : la pression et les initiatives multi-partites.
"Les marques et distributeurs de vêtements présents sur le marché canadien ne fournissent pas suffisamment d'informations pour que les consommateurs et les investisseurs puissent faire des choix éthiques. " C'est la conclusion du Bilan de la transparence, rendu public début décembre par le Réseau canadien de la solidarité, Maquila solidarity network, membre de l'ETAG (Groupe d'action pour le commerce éthique). Cette étude de 94 pages, sous-titrée "L'industrie du vêtement mise à nu", est le fruit d'une analyse minutieuse de toutes les actions menées pour améliorer les conditions de travail chez les sous-traitants de 25 grandes marques et distributeurs nord-américains et canadiens (Nike, Levi's, Gap, Polo Ralph Lauren, Liz Claiborne, Wal Mart, MEC, Sears Canada, etc...). L'objectif était de mesurer le degré d'information des consommateurs ou des investisseurs préoccupés de la qualité sociale des vêtements.
Sites institutionnels, brochures, rapports annuels et financiers, rapport RSE et de développement durable... Tous les documents publics de ces entreprises ont été étudiés pour évaluer leurs efforts dans cinq domaines et délivrer une note sur 100 : gestion du risque (10%), accessibilité et application du code de conduite (15%), manière dont l'entreprise met en application ses politiques (20 %), partenariat avec des groupes concernés (ONG, syndicats...) (20%), transmission et vérification des informations (30%).
Cinq élèves au dessus de la moyenne, onze zéro pointés !
Si aucune marque ou enseigne ne peut être déclarée totalement transparente sur ses pratiques et politiques en matière de respect des normes internationales du travail, toutes ne sont pas au même niveau d'engagement. Cinq entreprises sur les 25 obtiennent un score supérieur à 50 %, 11 d'entre elles, dont une majorité de canadiennes, un zéro pointé. Cela ne signifie pas automatiquement que ces entreprises comme Polo Ralph Lauren ou Le Château ne font rien, mais qu'elles ne divulguent rien de leurs actions, ce qui, pour Maquila solidarity network (MSN), équivaut à un refus de reconnaître ses responsabilités.
Le carnet de note établi par l'organisation canadienne permet de dresser quelques conclusions intéressantes :
- La pression paye : les entreprises ayant été la cible de campagnes anti-sweatshop assez virulentes dans les 10 dernières années sont en haut du palmarès (tels Levi's, Nike ou encore Gap...). Les entreprises canadiennes sont encore " protégées " et donc moins engagées.
- Les recommandations des codes de conduite restent souvent en dessous des normes de l'OIT s'alignant sur les normes locales.
- La concertation est un bon indicateur : les entreprises qui travaillent avec des syndicats locaux ou des ONG sur ces questions obtiennent un meilleur score. Cette concertation poussent à des actions significatives. Ainsi, Nike et Levi's viennent-ils de rendre publique la liste de leurs sites de fabrication.
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