Une Prius roule au gaz naturel
Une voiture à gaz naturel signe une première mondiale: la Toyota Prius II CNG. Non contente de porter le titre de « voiture européenne de l’année 2005 », elle s’impose comme le premier véhicule hybride propulsé au gaz naturel. Ce projet est le fruit de l'association de 2 sociétés gazières suisses : Gaznat et Holdigaz. Le prototype a été dévoilé à l’occasion du salon Auto Zürich Car Show.
Quand il est question de voitures respectueuses de l’environnement, les véhicules hybrides et les véhicules à gaz naturel sont de plus en plus souvent sous les feux de la rampe. Grâce à la Toyota Prius II CNG, le consommateur dispose maintenant d’une voiture qui réunit les avantages des deux modes de propulsion, tout en pouvant compter sur l’essence en cas de besoin.
Un projet passionnant
« Nous nous trouvions face à un double défi », confie Sébastien Germano, responsable de la recherche-développement chez HOLDIGAZ à Vevey. "D’une part, il fallait respecter toutes les normes et prescriptions européennes en transformant le véhicule, et, d’autre part, il fallait bien entendu que tout fonctionne impeccablement, ce qui ne va pas de soi avec un véhicule aussi novateur". Sébastien Germano a réalisé le projet en collaboration avec Fabrice Cochard, mécanicien de HOLDIGAZ spécialisé dans les véhicules à gaz naturel. « Nous avons planché là-dessus environ un mois », estime-t-il.
Parmi les voitures les plus écologiques
Le prototype se fonde sur la Toyota Prius II, modèle 1.5 VVT-i avec Hybrid Synergy Drive. Il est équipé d’usine d’un moteur à essence et d’un moteur électrique. La technologie hybride accumule l’énergie libérée (au freinage, p. ex.) dans une batterie, qui appuie la propulsion du véhicule au démarrage et à basse vitesse à l’aide du moteur électrique, d’où une économie d’essence et une réduction des émissions polluantes. Et si l’on remplace l’essence par du gaz naturel ou du biogaz, le véhicule hybride fait encore mieux pour l’environnemental: il décroche un « A », soit le meilleur classement possible du standard étiquetteEnergie.
Perte d’espace minimale dans le coffre
Les deux réservoirs à gaz naturel dans le coffre ont un volume géométrique de 22 litres chacun et n’occupent ainsi que peu de place. « Nous avons tout laissé dans le véhicule, à l’exception de la roue de secours », précise Sébastien Germano, en signalant le nécessaire de réparation au besoin. Les réservoirs à gaz naturel et la transformation alourdissent le véhicule d’environ 60 kg. Chaque réservoir emmène environ 4,5 kg de gaz naturel comprimé, ce qui suffit pour couvrir un rayon de 250 à 300 km. Avec en sus son réservoir à essence et sa technologie hybride, la Prius CNG a une autonomie appréciable de quelque 1'300 km.
Un potentiel d’optimisation à exploiter
« Pour des raisons de coût, nous nous sommes limités dans un premier temps à l’installation des équipements prévus pour le gaz naturel », déclare M. Germano. « En transformant le moteur pour une propulsion fondée exclusivement sur le gaz naturel et la technologie hybride – en enlevant donc l’équipement essence – nous pouvons encore augmenter la capacité de stockage pour le gaz naturel, ce qui améliorerait encore les valeurs. Il espère que ce pas sera franchi à la prochaine étape.
Un surcoût de 6 500 francs
Le consommateur qui désire acquérir une Prius CNG doit débourser 38 400 francs départ usine. A ce prix vient s’ajouter le coût de diverses options. Le forfait de transformation pour la propulsion au gaz naturel revient à 6 500 francs chez HOLDIGAZ. La société détient tous les certificats nécessaires à une homologation valable dans toute la Suisse. La transformation peut se faire dans un délai de deux semaines. Actuellement, le problème ne tient pas à la transformation en soi, mais à la disponibilité de réservoirs dûment certifiés. « La voiture fonctionne super bien » se réjouit Sébastien Germano, qui ne compte plus les kilomètres parcourus avec le véhicule. Il ne reste plus qu’à attendre les commandes, qu’il espère nombreuses.
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