La première Cuma finistérienne"bois-énergie" est née
Portée par la flambée de l'énergie, la filière bois-énergie s'échauffe tous azimuts. On ne compte plus les projets qui s'enflamment sur la production de bois de talus, de taillis, etc. Aujourd'hui, un autre regard est porté sur le bois de bocage, y compris sur le "petit bois" généralement brûlé ou entassé au coin du champ lors des bûcheronnages traditionnels.
Une déchiqueteuse pour 20 †/h
À Lopérec, c'est un groupe de paysans qui vient de franchir le pas en acquérant une déchiqueteuse à alimentation manuelle. Un investissement étudié par la FDCivam et concrétisé dans le cadre d'une Cuma. Une première en Finistère…
"Il existe bien une grosse machine en Cuma sur la région. Mais cette déchiqueteuse alimentée par un grappin est prévue pour des gros chantiers, avec des calendriers bien établis sur toute la Bretagne", explique Yves Le Borgne, agriculteur à Lopérec. "En investissant localement dans une machine moins puissante, nous apportons une souplesse dans l'utilisation. La machine acquise par "la Rivoal" permettra de broyer des petits volumes, toute l'année et dans des endroits parfois inaccessibles. Mais rien n'empêche aux adhérents de faire appel à la grosse déchiqueteuse à grappin pour des chantiers plus conséquents".
Prévu pour opérer dans un rayon d'une trentaine de kilomètres, l'appareil sera transporté de ferme en ferme sur une plate-forme spécialement adaptée et attelée sur voiture. Sur place, un tracteur de 70 CV sera suffisant pour faire fonctionner l'appareil dont le débit est estimé à 5 m3/h pour un prix prévisionnel de fonctionnement de 20 euros/h la première année.
Réduire la facture énergétique
L'objectif pour la plupart des adhérents est de réduire leur facture énergétique. "Pour chauffer une maison de 150 m2, il faut compter 40 m3 de plaquettes, soit l'équivalent de la production de 200 m de talus normalement fourni de 10-12 ans d'âge". Pour d'autres paysans, il y a aussi des projets de vente de plaquettes pour le chauffage ou le paillage des plantations. "Une façon d'augmenter la rentabilité de nos exploitations", dit un adhérent qui parle d'un prix de marché de la plaquette de 20 euros/m3.
Reste que sur ce nouveau créneau, des incertitudes subsistent. Après une première campagne d'utilisation de la nouvelle machine livrée fin décembre, la première Cuma bois-énergie du département approchera mieux les données économiques. "Pour l'heure, ce qu'on sait, c'est que 3 adhérents ont commandé des chaudières à plaquettes bénéficiant d'un crédit d'impôt de 50 %, que la déchiqueteuse a coûté 22 000 euros subventionnée à hauteur de 9 000 euros par le Conseil régional et le Conseil général", note Yves Le Borgne, évaluant son propre retour sur-investissement à 8 ans pour sa chaudière à plaquettes de bois troquée contre sa vieille chaudière à fioul.
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