Télévision: ce soir sur ARTE, "courant alternatif "
La construction de la centrale nucléaire de Brokdorf fait voler en éclats les rêves utopistes d’une communauté écolo. Une chronique douce-amère de la lutte anti-nucléaire en Allemagne, un film à forte valeur documentaire ajoutée.
Allemagne du Nord, 1986. Opposants de la première heure au projet de réacteur nucléaire à Brokdorf, Peter, Eckardt, Gesine et Elli ont élu domicile dans la ferme du vieux Hein. Ils y vivent entre débats sur la non-violence, agriculture bio, énergies douces, fumette et amours tantriques. Arrivent Hanne la citadine, rescapée d’un récent divorce, et son fils Niels, 17 ans. Si sa mère prend vite goût à la vie en communauté, l’adolescent s’y sent mal. Manquant cruellement de repères, il va déclencher des conflits au sein de ce petit groupe, où il n’est pas question de boire du café, boisson impérialiste, mais où d’aucuns sont scotchés devant Dallas…
Brokdorf non merci
En 1981, cent mille manifestants protestaient contre la construction d’une nouvelle centrale nucléaire à Brokdorf, sur les bords de l’Elbe. La mobilisation antinucléaire battit son plein pendant cinq ans. En vain : en octobre 1986, six mois après Tchernobyl, Brokdorf commençait à produire du courant. Le réalisateur Lars Jessen a longuement enquêté sur ces événements, qu’il retrace dans ce film frappant de réalisme. Il s’est également inspiré de sa propre vie. Né en 1969, il avait, en 1986, l’âge de Niels, l’adolescent du film. Originaire d’Allemagne du Nord (où se trouve Brokdorf), il a vécu un certain temps avec sa mère dans une communauté. Dans Courant alternatif, il dresse le portrait d’une génération (la sienne) largement apolitique, qui n’a cure des idéaux soixante-huitards. Lars Jessen est par ailleurs visiblement attaché à la beauté de sa région, qu’il rend palpable. Quant à la musique du film, elle est en grande partie due au guitariste du groupe de rock Element of Crime qui, entre chansons protestataires et accords eighties, contribue à recréer l’ambiance de l’époque.
Après la décision du gouvernement allemand rouge-vert, en 2000, de sortir progressivement du nucléaire, la centrale de Brokdorf est censée s’arrêter en 2018. Mais une unité de stockage des déchets nucléaires doit être mise en service sur le site. Aujourd’hui, la mobilisation continue à Brokdorf.
diffusion: Arte le 30 janvier 2006 à 20h40
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