Changement climatique: la Semaine verte est la première manifestation «neutre» sur le plan climatique organisée par la Commission
La Commission européenne a pris des mesures pour que sa grande conférence annuelle sur l'environnement, la Semaine verte, ne contribue pas au changement climatique. Selon des estimations, les émissions de gaz à effet de serre imputables à la Semaine verte 2005 s'élèvent à 139 tonnes d'équivalent-dioxyde de carbone (CO2), les déplacements des participants à la conférence constituant la principale source d'émissions. La Commission a d'ores et déjà compensé ces émissions par l'achat de quotas d'émissions correspondant à la même quantité de CO2 dans le cadre du système communautaire d'échange de quotas d'émission (SCEQE). Ces quotas seront annulés afin de ne pouvoir être réutilisés à l'avenir. Cela fait de la Semaine verte 2005, qui s'est tenue à Bruxelles en juin dernier sur le thème du changement climatique, la première manifestation «neutre» sur le plan climatique organisée par la Commission. Celle-ci souhaite faire de même pour la Semaine verte 2006 consacrée à la protection de la diversité biologique, qui se déroulera du 30 mai au 2 juin.
En faisant de la Semaine verte un événement «neutre» sur le plan climatique, la Commission montre qu'elle met ses principes en pratique lorsqu'il s'agit de mener la lutte contre le changement climatique. Elle encourage les autres institutions communautaires et les organisateurs de manifestations des secteurs public et privé en Europe à adopter systématiquement cette pratique. Elle se réjouit en outre que les organisateurs de la Coupe du monde de football, qui aura lieu cet été en Allemagne, aient l'intention de faire en sorte que cette manifestation soit un événement «neutre» sur le plan climatique.
Estimation des émissions
Les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas mesurées directement à la source, mais font l'objet d'estimations établies à partir de la consommation de carburant/combustibles et de l'utilisation d'autres ressources, sur la base de méthodologies bien établies et de formules mathématiques appelées «facteurs de conversion». La direction générale de l'Environnement, organisateur de la Semaine verte, a chargé des consultants d'estimer les émissions de gaz à effet de serre imputables aux dispositifs d'éclairage et aux systèmes de chauffage et de conditionnement d'air utilisés durant la Semaine verte 2005, aux déchets générés, ainsi qu'aux déplacements et à l'hébergement des conférenciers et des exposants pris en charge par la Commission.
Les émissions totales de gaz à effet de serre ainsi générées ont été estimées à 139 tonnes d'équivalent-dioxyde de carbone. La moitié, soit 70 tonnes, était imputable aux déplacements en avion des conférenciers et des exposants. La consommation d'électricité du bâtiment accueillant la Semaine verte constituait la deuxième source d'émissions principale avec 44 tonnes, suivie de l'hébergement en hôtel avec 15 tonnes. Les déchets, quant à eux, représentaient une tonne.
Ce total ne tient pas compte des émissions générées par les déplacements des visiteurs autres que les conférenciers et les exposants car ceux-ci étaient invités à assurer la «neutralité» de leurs déplacements sur une base volontaire.
Achat et annulation de quotas d'émission
Après avoir établi le niveau des émissions imputables à la Semaine verte 2005, la Commission a chargé un intermédiaire d'acheter, pour son compte, des quotas d'émission correspondant à 139 tonnes de CO2. Cette transaction a été effectuée sur le marché international du carbone mis en place dans le cadre du SCEQE. Bien que ce système soit essentiellement destiné aux principaux émetteurs du secteur de la production d'électricité et de chaleur ainsi qu'à certains secteurs industriels gros consommateurs d'énergie, dont il plafonne les émissions de CO2 par l'octroi de quotas d'émission annuels, chacun est libre d'acheter ou de céder ces quotas sur le marché. Les crédits d'émission correspondant aux 139 tonnes de CO2 ont été achetés pour la Commission le 19 janvier, au taux en vigueur sur le marché. Le montant de l'opération, frais de transaction inclus, s'élève à 3 500 euros.
Ces crédits seront annulés prochainement, de sorte que les 139 tonnes de CO2 seront retirées définitivement du marché du carbone. L'achat de la Commission, qui représente une faible quantité, n'a pas eu d'incidences notables sur le marché qui au cours de sa première année d'existence a vu se dérouler plus de 250 millions de transactions similaires pour une valeur approximative de 5 milliards d'euros.
La Commission a envisagé d'autres méthodes de compensation des émissions, notamment la réalisation de projets de réduction des émissions dans des pays en développement au travers du mécanisme de développement propre (MDP) mis en place par le protocole de Kyoto, mais a finalement choisi l'achat de quotas pour des raisons de simplicité administrative.
Pour de plus amples informations (en anglais) sur le SCEQE, voir:
http://www.europa.eu.int/comm/environment/climat/emission/press_en.htm
http://www.europa.eu.int/comm/environment/climat/greenweek/index.html
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