1 février 2006

Les citoyens européens sont favorables à une politique énergétique européenne, révèle un sondage Eurobaromètre


Pour une majorité de citoyens de l'Union européenne (47%), le niveau le plus approprié pour prendre des décisions visant à répondre aux nouveaux défis en matière d'énergie, comme la sécurité d'approvisionnement, l'augmentation de la consommation d'énergie et le changement climatique, est le niveau européen; ils sont 37 % à estimer que ces décisions devraient plutôt intervenir au niveau national et 8% à privilégier le niveau local. Telle est l'une des conclusions d'un sondage Eurobaromètre, présentées aujourd'hui par Andris Piebalgs, Membre de la Commission européenne responsable de l'énergie. Les personnes interrogées privilégient le développement des énergies renouvelables et la promotion de la R&D pour résoudre les problèmes qui se posent, et souhaitent apprendre à utiliser l'énergie de façon plus rationnelle. «Le message des citoyens est clair - l'énergie préoccupe tous les Européens, et les gens souhaitent des actions claires et concrètes à tous les niveaux politiques. L'Europe a besoin d'une véritable politique énergétique centrée sur la sécurité d'approvisionnement, la compétitivité et le développement durable» a déclaré M. Piebalgs.

Le sondage, réalisé entre le 11 octobre et le 15 novembre 2005 dans les 25 États membres de l'UE et dans les pays candidats en voie d'adhésion, révèle que les citoyens voient dans les énergies renouvelables et la recherche et le développement technologique les principaux instruments de réduction du niveau actuel de dépendance énergétique. Près de la moitié des citoyens de l'Union (48%) souhaitent que les gouvernements nationaux privilégient le développement de l'utilisation de l'énergie solaire; suivent la promotion de la recherche avancée sur les nouvelles technologies énergétiques (41%) et le développement de l'énergie éolienne (31%). La réglementation visant à réduire le niveau de dépendance vis-à-vis du pétrole (23%) et le développement de l'utilisation de l'énergie nucléaire (12%) sont moins souvent cités par les personnes interrogées.

L'opinion publique semble avoir conscience du rôle essentiel joué par l'énergie dans la compétitivité économique. En fait, les résultats du dernier sondage Eurobaromètre[1] montrent que pour 1 citoyen de l'Union européenne sur 4 (26%, +2 points par rapport au sondage précédent), une utilisation plus efficace de l'énergie peut être un moyen d'améliorer les performances de l'Union européenne.

«Économiser l'énergie, oui mais comment ?»

Le sondage révèle également que les citoyens européens souhaitent en savoir davantage sur l'efficacité énergétique, notamment en raison des répercussions que certaines mesures d'économie d'énergie pourraient avoir sur leur facture.

La plupart des citoyens européens (43%) aimeraient obtenir davantage d'informations sur l'utilisation efficace de l'énergie. Les mesures d'incitation telles que les déductions fiscales destinées à encourager l'efficacité énergétique sont également considérées par 40 % des citoyens européens comme une priorité qui devrait être privilégiée par les pouvoirs publics.

8 citoyens sur 10 tiennent compte de la consommation d'énergie lorsqu'ils achètent des équipements qui consomment de l'énergie. Ils y accordent toutefois davantage d'attention lors de l'acquisition d'une voiture ou d'un réfrigérateur (60% des répondants déclarent y faire très attention) que lors de l'achat d'ampoules électriques (43%).

En dépit de variations significatives entre les pays, il semble que les citoyens des nouveaux États membres soient davantage préoccupés par les questions de consommation d'énergie que ceux du groupe de l'UE-15. Le comportement concernant les ampoules électriques est révélateur : parmi les six pays où la réponse "beaucoup d'attention" dépasse 50%, cinq sont des nouveaux États membres. À Malte, en Pologne, en République tchèque, en Hongrie et en Italie, près de 6 personnes interrogées sur 10 ont indiqué accorder beaucoup d'attention à la consommation d'énergie des ampoules électriques, contre 3 personnes sur 10 en Espagne, en Grèce ou en Irlande.

Des Européens disposés à consentir des efforts «raisonnables»

Une proportion non négligeable d'Européens (40%), très probablement les plus sensibilisés aux questions d'environnement, seraient disposés à payer plus cher une énergie provenant de sources renouvelables (+2 points par rapport au précédent sondage)[2] , alors que 27% accepteraient une hausse de 5% (+3 points) et 13% une hausse encore plus importante. Cette évolution semble confirmer un «plafond» de prix se situant à hauteur d'une hausse de 5%.

L'analyse par pays révèle l'existence de différences significatives entre les 15 États membres de l'ancienne UE et les nouveaux États membres. Ces derniers se montrent plus réticents à payer des prix plus élevés pour une «énergie verte». L'enquête montre que la situation économique ou le taux de chômage du pays peuvent influer sur ce comportement.

«Touche pas à ma voiture»

En ce qui concerne la modification des comportements vis-à-vis de l'utilisation de la voiture, il semble que la hausse des prix du pétrole n'aurait un impact qu'à partir du moment où les prix atteindraient un certain seuil (environ 2 euros/litre)[3]. plus de 2 Européens sur 10 ont déclaré qu'ils utiliseraient leur véhicule «beaucoup moins souvent», alors que 3 sur 10 ont indiqué qu'ils le feraient «un peu moins souvent». Une telle situation aurait un effet plus notable en République tchèque, en Slovaquie, en Pologne et en Autriche où près d'un tiers des citoyens se sont dits prêts à réduire de manière significative l'utilisation de leur véhicule. En revanche, les Irlandais, les Chypriotes, les Maltais, les Néerlandais et surtout les Slovènes (entre 36% et 47%) ont déclaré qu'ils continueraient d'utiliser aussi souvent leur véhicule.


Enquête eurobaromètre:
http://europa.eu.int/comm/public_opinion/index_fr.htm


[1] EB 64 automne. QA63 «Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui seraient votre priorité pour améliorer la performance de l'économie européenne ?»

[2] Eurobaromètre 57 réalisé en 2002 : «Seriez-vous prêt(e) à payer plus pour l'énergie produite par des sources d'énergie renouvelables que pour de l'énergie produite par d'autres sources ? (SI OUI) combien seriez-vous prêt(e) à payer en plus ?»

[3] Dans chaque pays, le prix plafond a été adapté à la situation nationale.


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