29 mai 2006

Le développement durable ouvre des marchés

Un Français sur deux ne sait pas ce que veut dire développement durable. Ils peuvent se rattraper cette semaine.

Combiner la croissance économique, le progrès social et la préservation de l'environnement, c'est le pari du développement durable. Une idée née au Sommet de la terre, à Rio, en 1992. Dix ans plus tard, seuls 9 % des Français connaissaient cette expression. Aujourd'hui, ils sont 40 %.

« Le terme est entré dans l'usage courant », se réjouit la ministre de l'Écologie, Nelly Ollin. « Le thème commence à prendre du sens », reconnaît Christian Brodhag, délégué interministériel au développement durable. Mais il doute encore sur les changements d'habitudes des Français, des entreprises et des collectivités, pour ménager la planète et le climat.

C'est justement le but de cette semaine du développement durable, qui s'ouvre aujourd'hui, pour la quatrième année consécutive. Expositions, portes ouvertes, conférences parleront économies d'eau, énergies renouvelables, recyclage des emballages...

Ne pas consommer moins

Pourquoi, par exemple, ne pas afficher les émissions de gaz à effet de serre sur une barquette de fraises importées du bout du monde hors saison ? Car c'est aussi au travers de leurs achats que les consommateurs peuvent faire progresser les choses. Pas en consommant moins et en optant pour la décroissance. L'équilibre n'est pas simple à trouver. « Il faut respecter des normes sociales et environnementales pour décrocher certains marchés », reconnaît un chef d'entreprise.

Le recyclage des emballages, des voitures ou des ordinateurs permet, non seulement d'éliminer les déchets néfastes à l'environnement, mais aussi d'économiser des matières premières dont les prix flambent.

Une nouvelle réglementation, entrée en vigueur la semaine dernière, impose désormais aux automobilistes de confier leur voiture hors d'usage à des organismes agréés, chargés de la dépolluer avant la casse. On réutilise le platine des pots catalytiques, les plastiques, les matériaux ferreux, les pneus pour faire des revêtements de sol. « Avec la hausse du prix des matières premières, l'activité s'équilibrera », pronostique le ministère de l'Écologie.

Économiser le pétrole

L'acier, l'aluminium, le verre sont recyclables à l'infini. Une bouteille sur deux provient de verre recyclé. 3 700 bouteilles plastiques recyclées économisent un baril de pétrole.

De plus en plus nombreux, les déchets électriques et électroniques sont aussi de mieux en mieux valorisés. Les appareils électroménagers et de chauffage, les réfrigérateurs, les téléviseurs, les ordinateurs contiennent des matières premières recherchées. « Jusqu'il y a peu, à part les ferrailleurs, tout le monde se fichait de la récupération. Maintenant, la forte demande asiatique en matières premières dope le marché », assure le directeur de Recy'stem-pro, un organisme professionnel.

« Plus le cours des matières premières augmente, plus celui du traitement diminue. Et il faut surtout compter avec le coût évité de nouvelles extractions », assure-t-il. Ainsi, la tonne de batteries des appareils électriques et électroniques portables coûte 300 euros contre 3 000 euros en 1998. Cette chute des prix s'explique par la récupération du nickel, du cobalt et du manganèse.

« Le consommateur perd à conserver n'importe quoi chez lui. Les vieux fers à repasser, les appareils photo et autres visseuses représentent dix ans de consommation », estime le directeur d'un organisme qui collecte les piles. Le développement durable aura encore besoin de nombreuses semaines pour convaincre tous les Français.

Source: Ouest France

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