Publication par le Ministère de l'Industrie du bilan de la production 2005 d'énergies renouvelables
La Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières vient de publier les premiers chiffres français relatifs aux énergies renouvelables pour 2005. 
Production
La production d'électricité d'origine renouvelable  diminue  fortement : - 11,9 % à 56,7 TWh, contre 64,3 TWh en 2004, année  déjà pénalisée par une faible production hydraulique.  Cette baisse globale de 7,7 TWh provient d'un repli de plus de 13 % de la production  hydraulique renouvelable (52,2 TWh en 2005 contre 60,3 TWh en 2004) non compensée  par une progression pourtant conséquente de la production éolienne  (+ 61 % soit près de 0,4 TWh supplémentaire), les autres productions électriques  d'origine thermique soit 3,5 TWh ne progressant plus que très légèrement  (+ 1,5 % soit 0,05 TWh supplémentaire).
En conséquence la part de l'électricité d'origine  renouvelable dans la consommation intérieure brute d'électricité (Métropole  uniquement) s'élève à 11,0 % en 2005 (contre 12,6 % en 2004).
L'hydraulique représente toujours 92 % de la production électrique,  les déchets urbains renouvelables 2,9 %, le bois-énergie 2,4 %, l'éolien  1,7 %, le biogaz et le solaire photovoltaïque assurant la part résiduelle.
L'année  2005 restera marquée par :
    •     un fort déficit de la production hydraulique  (la plus basse de ces quinze dernières années), liée à un  manque de pluviosité tout au long de l'année 2005 et de ce fait à un faible remplissage des barrages.
    •      une progression de 61 % de la production  d'électricité éolienne  (959 GWh contre 596 GWh en 2004 pour la Métropole) et le quasi doublement  des capacités installées (705 MW de puissance installée  fin 2005 contre 363 MW fin 2004).
    •      une moindre progression du solaire photovoltaïque  relié au réseau en Métropole, après deux années  consécutives de forte croissance ; les puissances de capteurs reliés  au réseau installés en 2005 auraient même légèrement  diminué selon les premières estimations (1900 kWc contre 2212 kWc  en 2004).
    •     une quasi-stagnation de l'électricité issue  des filières d'énergies renouvelables d'origine thermique (+ 1,5  % à 3,5 TWh) après plusieurs années de sensible croissance.  La valorisation électrique des déchets urbains notamment ne progresse  plus que légèrement suite au faible nombre de nouvelles unités  de traitement mises en service.
La production thermique d'origine renouvelable  (y compris  les biocarburants) se stabilise : + 0,6 % avec 10,2 Mtep (contre 10,1 Mtep en 2004) à la  faveur d'une légère progression des productions thermiques des pompes à chaleur  et des biocarburants, la consommation de bois-énergie dans le secteur résidentiel-tertiaire  comme dans le secteur industriel ayant tendance à se stabiliser.
La production thermique est assurée principalement par le  bois-énergie (85 % à 8,7 Mtep), puis par les biocarburants (5 %),  les pompes à chaleur (4 %) et les déchets urbains renouvelables (3 %). La part résiduelle concerne le solaire thermique, la géothermie,  le biogaz et les résidus de récoltes.
On  notera pour 2005 :
    •      la réelle montée en puissance du solaire  thermique : dans la continuité du programme Hélios 2006  (ou « Plan  soleil 2000-2006 ») conduit par l'ADEME et grâce à la  mise en place du crédit d'impôt, près de 110 000 m2 de  nouveaux capteurs solaires thermiques ont été installés,  soit un doublement des surfaces par rapport à l'année précédente.
    •      une stagnation des productions thermiques issues de la géothermie,  du biogaz et des déchets de récolte.
    •     un très léger recul de la production de  chaleur en provenance des déchets urbains (- 2 %), liée à l'arrêt  d'anciennes installations et à la stabilisation de la cogénération  dans les nouvelles unités.
    •      la poursuite d'un intérêt confirmé pour  les pompes à chaleur, avec l'installation de près de 25 000 pompes à chaleur  supplémentaires en 2005 (17 300 en 2004).
    •     une hausse significative de  la production de biocarburants (+ 14 %) tant dans la filière éthanol  que dans la filière  des biodiesels, grâce à l'octroi d'agréments supplémentaires  en 2005 (+ 126 000 t).
    •      une quasi-stabilisation à climat réel  de l'utilisation de bois de chauffage dans le secteur résidentiel/tertiaire,  compte tenu d'un climat 2005 très proche d'un climat moyen sur la période  1976-2005.
 Étant donné l'impossibilité d'estimer les stocks  de bois constitués par les détaillants et les particuliers, on adopte  par convention que la production est égale à la consommation de bois  combustible. Le manque de données disponibles à ce jour concernant  la consommation des ménages rend les résultats fragiles ; la  diminution tendancielle de l'utilisation du bois de chauffe par les ménages  semble toutefois s'atténuer ; on constate par ailleurs l'accélération  des ventes d'appareils de chauffage au bois favorisées par la mise en place  du crédit d'impôt (inserts et foyers fermés, mais aussi appareils indépendants et chaudières) et la progression toujours soutenue des  installations de chaufferies collectives et industrielles (333 chaufferies au bois  engagées en 2005 pour une puissance de 146 MW dans le cadre du « Plan  bois énergie 2000-2006 », également conduit par l'ADEME).
Consommation  des énergies renouvelables thermiques
La consommation finale d'énergies renouvelables thermiques  est stable à 10,2 Mtep (la part de l'électricité produite à partir  des ENRt est comptabilisée dans le poste électricité).
La part du résidentiel-tertiaire reste dominante avec 83 %  de la consommation finale en 2005, suivie par l'industrie (12 %), les transports  (4 %) et l'agriculture (0,5 %).
    •     résidentiel-tertiaire :  stabilité avec  8,4 Mtep, consécutive à la quasi-stagnation de la consommation de  bois de chauffage (ménages, collectivités et tertiaire) qui représente toujours près de 90 % de la consommation de ce secteur. La part des pompes à chaleur augmente légèrement (4 %), celle des déchets urbains renouvelables  par l'intermédiaire des réseaux de chaleur reste stable (3 %). Le  poids du solaire thermique et de la géothermie reste marginal.
    •     industrie : très légère  progression avec 1,2 Mtep, à la faveur d'une activité assez soutenue  dans les industries des pâtes à papier chimiques (production en hausse  de 3,8 %) et de la mise en service d'un nombre croissant de chaufferies bois industrielles (« Plan bois énergie »).
    •     transports :  la consommation de biocarburants progresse sensiblement à 0,42 Mtep, (+ 18 %) dans un contexte  d'augmentation des agréments, mais le taux d'incorporation des biocarburants  dans les quantités d'essence et de gazole mises en vente à des fins  de transport reste faible (1,0 % en 2005).
  
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire