1 septembre 2006

Agriculture durable: le bois raméal fragmenté (BRF)

Depuis 1970, le bois raméal fragmenté, appelé BRF par les initiés, est utilisé au Canada afin d'augmenter le taux d'humus dans les sols. C'est un amendement ligneux composé de jeunes branches ou rameaux, issus de feuillus de préférence, ayant au maximum 7 cm de diamètre. Ces rameaux sont broyés et épandus avec un épandeur à fumier pour être incorporés dans les premiers centimètres du sol avec l'aide d'un cultisol. Le BRF a pour but de réaugmenter le taux d'humus dans les zones de grandes cultures.

Le BRF, aliment de la vie du sol
Une fois enfoui, le BRF va être dégradé par des micro-organismes, essentiellement des champignons, appelés mycéliums. Lors du premier stade de la dégradation, ces champignons vont attaquer les éléments non structuraux du bois. Au deuxième stade, quand il n'y a plus d'azote libre, ils vont consommer la lignine grâce à des enzymes : les molécules du bois vont pouvoir alors être assimilables par les bactéries qui mettent les nutriments à la disposition des plantes. En plus, l'apport de BRF favorise l'aération du sol et la circulation de l'eau : après un an d'introduction de BRF, le sol infiltre trois fois plus d'eau.

Le BRF et l'azote
Il aide à réduire les pertes en azote, mais lors du premier stade de dégradation, les champignons immobilisent l'azote d'où la nécessité de compenser ce phénomène par un apport d'azote. Ainsi, 100 m3 /ha de BRF fixe 33% de l'azote libre, il faut donc que les besoins de la plante soient égaux à 67% de l'azote disponible dans le sol, d'où l'intérêt de semer une légumineuse en même temps que l'apport de BRF. Ce stock d'azote sera ensuite libéré progressivement au profit des plantes. Cependant, l'intérêt principal du BRF est l'apport de carbone. L'humus formé par le BRF contient 4,3% d'azote, par conséquent l'humification demande un apport d'azote, c'est-à-dire 1 kg d'azote/m3 de BRF.
L'augmentation du taux d'humus
Selon les résulats présentés, l'impact dynamique de la vie du sol serait le plus important pour construire l'humus. Les mycéliums permettraient de fixer les composés de l'humus grâce à une protéine, appelée glomaline qui servirait de colle et maintiendrait les agrégats du sol. Selon une étude de l'INRA, le BRF n'aurait pas son pareil pour augmenter rapidement le taux d'humus.
Cependant, le BRF peut être une réponse aux grandes cultures à condition d'avoir une ressource importante car les quantités épandues par hectares sont très élevées. Et dans nos systèmes d'élevage, nous avons déjà la matière organique..

Lettre de l'agriculture durable n°40 - Avril 2006

pour en savoir plus:
Les jardins de BRF
Le BRF sur Ekopedia

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