5 septembre 2006

Canada: de l’énergie à partir de déchets agricoles

Grâce à un appareil portatif mis au point récemment, les déchets agricoles seront transformés en bioproduits et en combustibles d’énergie renouvelable, sans compter qu’il s’agira là d’une source de revenu supplémentaire pour les agriculteurs.

Ce projet conjoint est l’œuvre de l’Université de Western Ontario (UWO) et d’Agri-Therm Ltd., fabricant d’équipement destiné aux bio-huiles et aux produits de biomasse. Le prototype, du nom de Fast Pyrolysis Machine, mis au point par les professeurs Franco Berruti, Cedric Briens et des étudiants en génie de l’UWO, mesure environ 25 pieds de long et est monté sur une remorque afin de pouvoir être transporté sur la plupart des routes.

L’appareil de production qui est en cours de planification aurait une capacité quatre fois plus grande et celui-ci devrait être installé sur une remorque de 45 pieds.

À l’aide du principe de la pyrolyse (soit la décomposition thermique de la biomasse à des températures supérieures à 400° F ou 200° C en l’absence d’air), la machine traite, décompose et transforme diverses matières, dont la canne à sucre, le tabac, la paille de riz et les parches de café en bio-huiles.

Les produits qui en découlent prennent la forme de combustibles, de produits pharmaceutiques et d’additifs alimentaires comme l’arôme des sauces barbecue et les agents de brunissage de la viande.

« Cette technologie a été mise au point afin de diversifier les sources de revenu des agriculteurs, précise le professeur Berruti. En plus de permettre la transformation des déchets agricoles en combustibles et en produits chimiques de grande valeur, elle donne également lieu à la transformation de plantes entières comme le tabac afin de produire des pesticides naturels et d’autres produits importants. »

« Les méthodes traditionnelles impliquent le transport des déchets ou des cultures à une installation centrale, ce qui coûte cher et n’est pas très pratique. C’est pourquoi un nouveau pyrolyseur avec toute la technologie qui l’accompagne a été mis au point. Ce pyrolyseur serait directement apporté à la source des déchets, d’une ferme à l’autre. Cela fait deux ans que les travaux de recherche se poursuivent, et ceux-ci s’appuient sur les travaux de recherche réalisés pour des pyrolyseurs fixes effectués depuis une trentaine d’années. »

Les deux professeurs font remarquer que le prix de l’appareil n’a toujours pas été déterminé, mais ils s’entendent pour dire que de bonnes liquidités et une période de rendement raisonnable sur le capital investi sont essentiels au succès de cet appareil. Il sera vendu aux agriculteurs par l’intermédiaire de distributeurs approuvés d’Agri-Therm.

Le professeur Briens affirme que le prototype est en train d’être mis à l’essai pour diverses charges d’alimentation. L’objectif consiste à faire en sorte qu’un certain nombre d’appareils soit prêt d’ici un an.

« Nous sommes en train d’optimiser le prototype pour en faire un appareil compact et facile à utiliser dans la mesure du possible, précise le professeur Berruti. Nous sommes aussi en train de mettre en œuvre des solutions techniques pour que l’appareil puisse transformer une grande variété de déchets agricoles. Et puis, nous sommes toujours en train d’apporter des modifications afin d’améliorer l’efficacité et le rendement de l’appareil. »

« La transformation des déchets agricoles en produits divers permettra aux agriculteurs d’avoir une autre source de revenu et de réduire la pollution grâce à la production de combustibles ne contenant pas de dépôts de soufre. Cela aidera aussi les producteurs de tabac à trouver de nouveaux marchés rentables pour leurs cultures. »

Jim Weaver, le vice-président d’Agri-Therm, affirme que l’Université de Western Ontario a toujours été le premier et le seul choix d’associé d’Agri-Therm parce qu’on y trouve une excellente école de génie.

Il a ajouté qu’Agri-Therm et l’Université travaillent sur un partenariat avec les producteurs de tabac dans le but de faire l’extraction de la nicotine à des fins pharmaceutiques, comme les timbres à la nicotine et des pesticides naturels. L’Égypte et le Mexique se sont dits intéressés par cet appareil parce qu’il pourrait aider le secteur agricole et réduire la pollution.

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