4 septembre 2006

Conférence internationale d'épidémiologie et d'exposition environnementales du 2 au 6 septembre 2006

Dès l’instant où l’homme a cherché à comprendre rationnellement les causes de la maladie, il n’a cessé d’être confronté à l'ignorance et à l'incertitude. Le développement ininterrompu de nouveaux outils, de nouvelles méthodes, de nouvelles théories ont permis de repousser à chaque fois les limites du savoir. Cependant, la grande diversité des populations – diversité des expositions aux risques environnementaux comme diversité des sensibilités face à ces risques – constitue toujours et encore une source importante d'incertitude. C’est sans doute l’un des plus grands défis posés à la communauté scientifique. Décider quel niveau de protection assurer pour différents groupes de population est une question à la fois scientifique et politique. Des règles de prudence sont souvent adoptées par les scientifiques, de manière plus ou moins explicite, lorsqu’ils procèdent à l’interprétation de leurs données et apprécient l’évidence scientifique. Cette prudence prend aussi d’autres formes au cours du processus de décision, telles que les facteurs dits « d’incertitude » qui sont employés en routine lors de la fixation de « normes » environnementales. Le processus itératif d’élaboration du savoir scientifique, construit sur des allers-retours entre évaluation et décision, est aujourd’hui profondément remis en cause par l’irruption du « principe de précaution ». Le changement essentiel réside dans le fait que les échanges habituels – et souvent discrets – entre science et gestion du risque sont sommés de se dérouler dorénavant de manière explicite et transparente pour le grand public. Dans ce nouveau contexte, chaque partie prenante peut interroger les données, la logique scientifique poursuivie et l’équilibre de la décision finale. Ainsi, la pression de l’opinion publique qui s’exerce fortement sur le décideur agit comme par ricochet sur le scientifique.

La conférence commune ISEE/ISEA Paris 2006 est l’occasion pour la communauté scientifique concernée par le futur de notre environnement – notre village, notre planète – et par la santé publique – celles des générations actuelles et à venir – de s’interroger sur la façon dont le « principe de précaution » peut changer sa manière de travailler.

0 commentaires:

  © Blogger template 'Isolation' by Ourblogtemplates.com 2008

Back to TOP