11 février 2007

Pourquoi un carburant vert et économique est-il « personna non grata » en France ?

L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie et la chambre d'agriculture de Maine-et-Loire ont fait le calcul.

Fabriquée à la ferme, « l'huile végétale brute de tournesol et de colza », c'est son nom, revient à environ 34 centimes d'euro le litre contre 60 centimes le gazole acheté pour le tracteur. A partir d'un hectare de tournesol ou de colza (largement engraissé à coups deproduits azotés issus du gaz naturel), un agriculteur peut concocter avec une simple presse à huile et un filtre 800 litres de biocarburants en 72 heures. Avec en prime 1,5 tonne de tourteaux pour nourrir les bêtes. Soixante-trois agriculteurs ont tenté l'expérience. Ils ont acheté une presse capable de produire 250 000 litres d'huile végétale brute pour faire tourner leurs tracteurs avec. Et ça marche!

A part ces pionniers (qui sont soutenus par la chambre d'agriculture et le conseil général du coin), rares sont ceux qui recourent à ce biocarburant, pourtant chaudement recommandé par l'Union Européenne. Et pour cause : pour y avoir droit, il faut une des dérogations distribuées au compte-gouttes par les préfets.

Quand Chirac demande au gouvernement de multiplier par sept la production de «biocarburants» soit 2,5 millions de tonnes par an, pile poil ce que nous impose une directive européenne pour 2010 au plus tard, il ne pense en effet qu'au biodiesel (esters méthyliques) et au bioéthanol (dérivé du sucre de betterave ou d'amidon de céréales). Deux biocarburants qui nécessitent une fabrication en usine, ce qui les rend plus chers et plus polluants que l'huile végétale brute. Or, pour qu'ils soient rentables, il faudrait que le prix du baril dépasse les 80 dollars. Encore un effort."

source: Canard Enchaîné

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