24 juillet 2007

Bio: une marque privée pour remplacer le logo AB ?

Les agriculteurs biologiques français envisagent de créer une marque privée pour pallier les manquements de la nouvelle réglementation européenne qui s’imposera prochainement à eux.

Le nouveau règlement européen de l’agriculture biologique a été voté le 12 juin en Conseil des ministres européens de l’agriculture. Malgré la pression du Parlement européen et de la société civile, le texte, approuvé dès le 19 décembre 2006, n’a connu que peu d’évolutions. Les différents amendements votés par le Parlement, à l’initiative notamment de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB), ont été totalement ignorés.

Le règlement européen, qui entrera en vigueur en 2009, comporte des points « inacceptables » pour nombre d’agriculteurs biologiques. Le refus de reconnaître aux productions bio le droit d’être indemnes d’OGM a en particulier focalisé les critiques. Quatre pays membres – la Belgique, l’Italie, la Hongrie et la Grèce - ont voté contre le texte pour cette raison. Le seuil de contamination par des OGM autorisé pour les produits biologiques est en effet fixé à 0,9%, soit le même seuil que pour l’agriculture conventionnelle.

La flexibilité qui permet de faire moins que la réglementation et l’absence de subsidiarité, qui permettait de faire mieux sont également critiquées. Le règlement européen étant moins stricte que le cahier des charges du logo AB français, il minimise l’engagement des producteurs bio. Ceux-ci se voient dépossédés d’un outil qu’ils ont largement créé, alors qu’il n’y aura plus de règles nationales plus strictes. Sauf sur les productions non définies au niveau européen (escargots, lapins, etc…) et sur la restauration, où des latitudes nationales sont prévues. Concernant les règles d’élevage, le texte européen est en particulier moins ambitieux sur les traitements vétérinaires, le pâturage non obligatoire des herbivores, la mixité piscicole...

C’est finalement l’agriculture biologique que nous avons bâtie et telle que les agriculteurs bio français la pratiquent et que nos consommateurs la conçoivent qui risque de disparaître. L’étiquetage « bio » est enfin moins ambitieux que les règles actuelles.

Le texte « cadre » européen va se voir complété par des règlements d’application : les règles « pratiques » d’élevage, de culture, la transformation… entreront en discussion à partir de cet automne. Mais il est peu probable que les organisations bio françaises réussissent à placer dans ces futurs règlements d’application les spécificités nationales actuelles comme le lien au sol, l’âge d’abattage minimum des volailles… Anticipant « ce mauvais coup », l’assemblée générale de la FNAB a voté en mars dernier la possibilité d’une marque privée qui permettrait de conserver le niveau d’exigence du cahier des charges national, en son temps plébiscité par les paysans bio, et de se démarquer d’un logo AB vidé de son sens. L’organisation travaille désormais à une telle marque, afin de garantir la crédibilité de notre mode de production et de nos pratiques et d’offrir aux consommateurs une alternative à une réglementation européenne bien éloignée de nos souhaits.

via ruralinfos

1 commentaires:

So-Ann 26/7/07 11:12  

Mais c'est une super nouvelle ça! Je me disais aussi qu'il fallait palier au manquement de cette nouvelle loi! Dommage seulement que l'on doive en arriver là! Un logo de plus! Un! Il va falloir communiquer à fond dessus!

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