13 décembre 2005

Le Portugal va investir 2,5 milliards d'euros dans les énergies renouvelables

Vagues, soleil ou vent, le Portugal entend exploiter toutes ses sources d'énergie renouvelable pour réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole et ses émissions de CO2 et a prévu d'y investir 2,5 milliards d'euros les prochaines années.

2006 verra à la fois l'installation dans le nord du pays de la première centrale houlomotrice - exploitant la force des vagues - à des fins commerciales, et celle de la plus importante centrale solaire au monde, dans le sud.

La centrale houlomotrice sera installée au large de la ville de Povoa de Varzim, à 320 km au nord de Lisbonne, par un consortium portugais emmené par Enersis, filiale du cimentier Semapa.

Elle comprendra trois puissants générateurs, appelés Pelamis du nom d'un serpent de mer géant de la mythologie grecque, fournis par la société écossaise Ocean Power Delivery pour 8 millions d'euros et produira environ 2,25 mégawatts, de quoi couvrir les besoins de 1.500 foyers.

Selon les explications de la compagnie, ces générateurs, dont un prototype installé en Ecosse a permis de mesurer les performances, sont composés de quatre cylindres semi-émergés, de la taille d'un wagon de train de marchandise, reliés entre eux par des charnières et d'une longueur totale de 120 mètres.

C'est la contraction des verrins qui se trouvent entre les cylindres qui produit l'énergie transportée ensuite par un câble sous-marin vers la côte pour y être raccordée au réseau électrique.

Si tout se passe bien, Enersis prévoit d'installer trente nouveaux Pelamis avant la fin de 2006. Ce parc de "serpents de mer hydroélectriques" occuperait 1 km2 et génèrerait 30 MW, alimentant ainsi 20.000 foyers.

Le gouvernement portugais souhaite porter la capacité d'énergie houlomotrice à 50 mégawatts vers 2010. Mais selon l'Association portugaise pour les énergies renouvelables (APREN) les capacités en la matière du pays sont bien plus importantes, grâce à l'existence d'eaux profondes près de ses côtes qui multiplient la puissance des vagues.

A terme, ce type d'énergie pourrait fournir quelque 20% des besoins des 10 millions d'habitants, selon une étude du Centre d'énergie des vagues, organisme indépendant.

Parallèlement, le gouvernement a accordé en octobre dernier une licence pour l'exploitation de la plus grande station photovoltaïque au monde qui sera située près de Moura, en Alentejo, à 170 km au sud est de la capitale.

Le projet sera mené à bien avec un investissement de 250 millions d'euros de la part d'AMPER, une société municipale créée à cet effet, par le groupe espagnol BP Solar Espana. 350.000 panneaux solaires seront installés sur 114 hectares avec une capacité de 62 mégawatts, de quoi couvrir les besoins de près de 21.000 foyers.

Le but du gouvernement est de porter la capacité de production d'énergie solaire à 150 mégawatts vers 2010, contre 2,3 MW actuellement. Par ailleurs les autorités ont lancé en septembre un appel d'offre international pour la construction de trois parcs éoliens d'une capacité totale de 1.700 mégawatts.

Les experts notent que l'électricité provenant des sources d'énergie renouvelable n'est pas facile à stocker, la connexion au réseau d'électricité n'est pas simple et les délais pour l'obtention des licences d'exploitation sont longs.

Mais le Portugal n'a pas le choix. Avec 58% d'électricité produite à partir du pétrole, il est l'un des Etats de l'Union européenne le plus dépendant des énergies fossiles et des plus pollueurs.

Au terme du protocole de Kyoto, le Portugal a été autorisé à augmenter de 27% ces émissions de CO2 jusqu'en 2012 par rapport à 1990. Mais selon les experts, il a d'ores et déjà largement dépassé cette limite - il en serait à 42% - et pourrait avoir à payer plus d'un milliard d'euros en droits d'émission de CO2 s'il ne change pas de cap.

source: AFP

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