Polémique tarifaire sur les futures éoliennes
L'une des entreprises choisies conteste les conditions de rachat fixées par l'Etat.
Les 134 prochaines éoliennes arriveront en rangs dispersés dans l'Aude, l'Aveyron, l'Hérault, la Côte-d'Or, l'Eure-et-Loir, la Somme et la Seine-Maritime. Si elles arrivent. Après un an de réflexion, le ministère de l'Industrie a fini par sélectionner, la semaine dernière, 7 des 14 projets déposés, qui portent sur une puissance maximale de 278 mégawatts (MW). Suscitant une polémique sur les conditions d'achat de cette énergie propre. Sitôt le résultat de l'appel d'offres connu, le PDG de la Compagnie du vent s'est en effet insurgé contre les règles fixées. L'Etat s'est engagé à acheter l'électricité produite par chaque parc à un tarif contractuel (et confidentiel), dont la moyenne sera de 75 euros le MWh, soit 6 euros de plus que le tarif pratiqué pour les centrales éoliennes en service (un prix garanti jusqu'à début 2023, quelle que soit la date de mise en service). Pour Jean-Michel Germa, l'Etat doit revoir à la hausse ses tarifs et ses délais : «Depuis un an, les conditions pour construire ces parcs ont changé. Les prix des machines ont augmenté et les délais de livraison vont jusqu'à trente-six mois. De plus, le coût du raccordement s'est envolé.» Le groupe Total a décidé, lui, de jouer le jeu. «On avait intégré tout cela dans nos calculs, ça fait partie de notre métier de prévoir ce genre d'aléas», explique Gilles Cochevelou, directeur des énergies renouvelables du groupe.
L'Etat aura peut-être le temps de revoir sa copie, car ces projets ne sortiront pas de terre tout de suite. Les trois entreprises retenues (la Compagnie du vent, EDF Energies nouvelles et Total) ont en effet besoin d'autorisations administratives, notamment des permis de construire délivrés par les préfets. EDF Energies nouvelles, filiale à 50 % d'EDF, construira un parc de 66 MW pour la mi-2007. Son projet prévoit 22 éoliennes alignées sur 15 kilomètres en Eure-et-Loir, le long de l'autoroute A10, au sud du péage de Saint-Arnoult (Yvelines). La Compagnie du vent, filiale à 50 % de l'espagnol Acciona Energia, a tiré le gros lot avec cinq dossiers validés, pour un total de 122 MW, dont la construction est envisagée entre 2007 et 2008. Dernier lauréat, le groupe Total, associé à l'allemand RWE, n'a pas encore démarré l'enquête publique pour la trentaine d'aérogénérateurs qu'il veut implanter près de Mounes (Aveyron). Il espère obtenir un permis de construire pour 90 MW d'ici à la fin 2006 et commencer à produire en 2008. Selon le ministre de l'Industrie, François Loos, «ces projets contribueront au franchissement du cap de 2 000 mégawatts installés, attendu pour début 2007». Indispensable face au sérieux retard éolien de la France par rapport à ses voisins allemand et espagnol.
source: http://www.liberation.fr/page.php?Article=345423
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire