Dakar-2006 - Certains concurrents rêvent de carburer au bio
Le Dakar-2006 roule encore au super, malgré les tentatives de certains participants de trouver des solutions moins polluantes, mais les organisateurs du rallye-raid assurent faire des efforts pour davantage respecter l' environnement.
Osthéopathe belge installé en Suisse, Yves Theuninck regrette de devoir encore utiliser un carburant classique pour sa deuxième participation au Dakar à moto.
"Les contraintes écolo me gênent un peu, avoue-t-il. Si je pouvais rouler avec une moto au gaz ou à l'eau et sans bruit, je le ferais tout de suite."
Et selon lui, ça ne relève pas complètement de l'utopie. "Il y a l'idée de le faire avec une voiture à l'huile de colza en Allemagne", précise-t-il. Le système est déjà commercialisé pour des véhicules de tourisme et "pourquoi pas participer à une course pour le promouvoir?", s'interroge Theuninck.
Selon lui, le principal obstacle tient à l'approvisionnement en carburant tout au long de la course, qui est pour l'instant assuré par la compagnie pétrolière française Total.
Un problème contourné par Christian De Quidt, qui avait participé au Dakar de 2001 à 2003 avec une moto "végétale" pour interpeller les opinions et les pouvoirs publics sur le potentiel énergétique de l'agriculture.
Garde-boue en amidon de maïs
Il n'avait eu besoin d'emporter que quelques dizaines de litre d'éthanol (alcool éthylique d'origine végétale), puisqu'il en incorporait seulement 5% dans son plein au départ des étapes. Une référence à une directive européenne ayant pour objectif un taux d'intégration énergétique de carburants végétaux de 5,75% dans les essences et gazoles en 2010.
Il avait également équipé sa moto d'un "garde-boue en amidon de maïs, un plastique issu du monde végétal et biodégradable", utilisé de l'huile de colza pour graisser sa chaîne et s'était "habillé en lin", dont il est producteur.
"J'ai eu énormément de retours des gens qui m'ont dit bravo", souligne De Quidt, qui souhaitait revenir cette année sur le Dakar, mais a été victime de la clôture anticipée des inscriptions en moto.
Côté organisation, ces démarches sont jugées "intéressantes", mais la question des biocarburants n'est pas encore d'actualité.
"On se posera véritablement la question, quand des solutions de remplacement abordables et réalisables existeront", explique le directeur de l'épreuve Etienne Lavigne.
"Là où on a beaucoup plus travaillé et obtenu des résultats, c'est sur la concertation avec les pays traversés, ajoute-t-il. L'itinéraire a été déposé auprès des autorités environnementales de chaque pays et de l'Unesco, dont on s'est rapproché depuis deux-trois ans. On fait également attention à la collecte de déchets sur le bivouac par exemple."
Mais comme il le reconnaît lui-même, "pour les carburants, c'est encore un peu loin."
source: AFP
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