L'incinération contribue au réchauffement climatique
Une étude démontre que ce type de traitement des déchets est à l'origine de fortes émissions de CO2.
On savait que les incinérateurs qui brûlent nos déchets mais qui produisent aussi de l'énergie pouvaient relâcher des polluants persistants dans l'atmosphère, comme les dioxines, mais on n'avait jamais mesuré leur impact sur le climat. C'est ce que vient de faire l'association écologiste les Amis de la Terre en passant au crible les incinérateurs britanniques et leurs émissions de CO2 (1). En conclusion, l'incinération contribue au réchauffement.
Dix-neuf incinérateurs fonctionnent en Grande-Bretagne, dont 4 produisent à la fois de la chaleur et de l'électricité. En moyenne, un incinérateur émet environ 600 grammes d'équivalent CO2 par kilowattheure produit. Soit 33 % de plus qu'une centrale électrique au gaz naturel et 40 % de moins qu'une centrale au charbon. «L'incinération des déchets comme source d'énergie verte et renouvelable est un mythe !» confie Léon-Christophe Etilé, des Amis de la Terre en France. Le rapport se projette jusqu'en 2020, date à laquelle, selon les écologistes, une centrale au gaz produira 78 % de CO2 en moins qu'un incinérateur grâce aux améliorations techniques apportées à la filière.
Jusqu'à présent, les politiques de gestion des déchets prenaient modérément en compte le réchauffement climatique. L'association écologiste souhaiterait que ce ne soit plus le cas, elle a donc classé différentes techniques de traitement de déchets par ordre décroissant d'émissions de gaz à effet de serre. La pire des solutions d'un point de vue strictement climatique est la mise en décharge avec faible récupération (25 %) du méthane, issu de la putréfaction des déchets organiques. L'association préconise en revanche le développement des usines de méthanisation, c'est-à-dire de gros digesteurs qui canalisent le méthane, utilisé ensuite pour produire de l'énergie. A condition de bien trier les ordures en amont, et d'optimiser la filière de recyclage. D'après le rapport, la digestion anaérobie permettrait de produire 1,45 terawattheure à partir de déchets ménagers biodégradables, soit 0,36 % de la demande d'électricité de la Grande-Bretagne. Une goutte d'eau, mais propre.
(1) www.foe.co.uk/resource/ reports/dirty_truths. pdf
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