27 novembre 2006

Produits cosmétiques Ushuaïa : fausse polémique et vrai débat selon Greenpeace

Greenpeace rappelle que la future réglementation européenne Reach, qui devrait être adoptée au Parlement européen début décembre, constitue la seule réponse respectueuse de l'environnement et de la santé aux risques liés aux substances chimiques utilisées dans les produits cosmétiques, comme dans l’ensemble des biens de consommation courante.

Le Guide Cosmétox de Greenpeace, paru en mai 2005 et réédité en février 2006, classe les fabricants de produits cosmétiques selon trois catégories : vert, orange, rouge. « Depuis le départ, les produits Ushuaïa apparaissent en liste rouge, explique Yannick Vicaire, responsable de la campagne de Toxiques de Greenpeace France. Lascad, filiale de L'Oréal, confirme utiliser dans la fabrication des produits Ushuaïa deux muscs polycycliques et ne garantit pas l'absence de phtalates. Or ces substances sont soupçonnées d'interférer avec le système hormonal. Voilà qui est très problématique, pour les femmes enceintes en particulier, car il est maintenant avéré qu’on retrouve ces substances dans le cordon ombilical2 et qu'elles risquent donc de menacer le développement du fœtus. »

Qui faut-il montrer du doigt ? L'Oréal, qui fabrique les produits Ushuaïa, marque dont TF1 est propriétaire et que la chaîne a cédée sous licence à L'Oréal. Depuis deux ans, ce géant des cosmétiques continue d'utiliser des substances de plus en plus controversées. « Les scientifiques ont longtemps pensé qu'en dessous d'une certaine dose, certains produits chimiques faisaient courir un risque négligeable aux personnes exposées, reprend Yannick Vicaire. Aujourd'hui, ils sont de plus en plus nombreux à penser que la question de la dose n'est pas toujours pertinente. Par exemple, pendant les premières semaines de la grossesse, période de formation des organes pour le fœtus, une seule exposition, même à faible dose, peut s'avérer critique. »

La polémique actuelle au sujet des produits Ushuaïa, c'est donc l'arbre qui cache la forêt. Au-delà de cette marque de cosmétiques, il faut s'interroger sur l'utilisation de quelque 100 000 molécules chimiques dans la fabrication de l'ensemble des articles de consommation. Pour 90 % d'entre elles, aucune évaluation sanitaire ou environnementale complète n'a été réalisée. Parallèlement, médecins et scientifiques s'alarment du développement accéléré de pathologies chroniques telles que les problèmes liés à la reproduction (stérilité, malformations) et certains cancers (sein, prostate).

La réglementation Reach, qui devrait être adoptée par le Parlement européen dans la semaine du 11 décembre, doit permettre d'évaluer ces substances chimiques et d'interdire les plus dangereuses. Greenpeace appelle les députés européens à soutenir une législation ambitieuse et, en particulier, le principe de la substitution qui imposera le remplacement des produits chimiques les plus dangereux par des alternatives plus sûres. « Lorsqu'on retrouve phtalates, muscs ou triclosan dans le cordon ombilical, la bonne question que les industries et les autorités publiques, doivent se poser n'est pas celle de la dose mais celle de l'existence ou non de substituts plus sûrs, conclut Yannick Vicaire. Les ingrédients des produits cosmétiques n'ont pas à s'accumuler dans le corps humain. »

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