L'avenir énergétique appartient aux carburants "verts"
Avec une consommation depétrole sans cesse croissante, liée au développement de l'Asie, et des gisements de plus en plus rares, l'avenir appartient aux carburants "verts", a-t-on affirmé mercredi à Stockholm lors d'un symposium international sur les véhicules et énergies "propres".
"La Chine représente 21% de la population mondiale et consomme 8% de la production mondiale de brut. Pourra-t-elle un jour consommer 21% de la production? Je ne le crois pas", a affirmé Kjell Aleklett, professeur de physique à l'université d'Uppsala (50 km au nord de Stockholm) et spécialiste des questions pétrolières.
La demande énergétique mondiale va croître de plus de 50% d'ici 2030 et les deux tiers de cette progression seront à mettre au compte des pays en développement, selon le rapport de perspectives de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) publié lundi.
Si l'AIE relève que "les réserves mondiales de pétrole dépassent actuellement la production cumulée d'ici à 2030", elle indique aussi que quelque 17.000 milliards de dollars d'investissements seront nécessaires dans le secteur énergétique pour assurer l'approvisionnement.
Or, de telles dépenses ne sont pas réalistes selon M. Aleklett qui considère qu'il faudra nécessairement investir dans les sources d'énergie renouvelables.
L'expert a également souligné qu'il fallait considérer les risques géopolitiques étant donné que le pétrole le moins cher à extraire "provient à 75% de pays musulmans".
Dans ce contexte, les biocarburants doivent devenir une priorité, selon les promoteurs des véhicules "propres", c'est-à-dire respectueux de l'environnement en matière d'émissions polluantes.
Selon André Faaij, de l'Institut Copernic pour le développement durable à l'Université d'Utrecht, aux Pays Bas, 10% de l'énergie consommée dans le monde provient de la biomasse (produits organiques végétaux et animaux utilisés à des fins énergétiques) mais elle est utilisée principalement par certaines industries.
Mais pour la production de carburants verts destinés au transport, le potentiel agricole existe selon lui, principalement en Asie, en Australie ainsi qu'en Amérique du Sud et en Afrique du Nord. En Europe, la Pologne et la Roumanie ont également d'importants potentiels, selon lui.
A côté de la production agricole de différents types de végétaux, d'autres éléments de biomasse peuvent servir à la production de biocarburants, comme les résidus forestiers ou les déchets organiques.
Pays en développement n'ayant pas encore de parc automobile important (7 voitures pour 1.000 habitants), l'Inde a résolument mis le cap sur les carburants verts, selon Pamela Tikku, de la fédération des constructeurs automobiles du pays.
De vastes plantations de jatropha, une plante surnommée "l'or vert du désert", auront lieu sur les terres non agricoles et le long des voies ferrées du pays, les plus longues du monde.
La jatropha donne une huile végétale non comestible pouvant être mélangée à du diesel. Ce biocarburant servira d'abord en Inde pour les moteurs de trains et d'autocars.
Le symposium de trois jours qui s'achève jeudi offre également des démonstrations des différents véhicules propres actuellement disponibles sur le marché mondial.
Une directive de l'Union européenne datant de 2003 incite les pays membres à promouvoir le remplacement à hauteur de 2% de l'essence et du diesel par des biocarburants ou d'autres énergies renouvelables.
source: AFP
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire