11 janvier 2006

Salon automobile de Détroit: la concurrence s'annonce rude pour les hybrides

Les constructeurs automobiles passent à la vitesse supérieure en terme d'offre de véhicules hybrides (utilisant essence et électricité), mais ce marché pourrait s'avérer très limité pour eux et d'autres solutions de remplacement comme le diesel pourraient regagner leurs faveurs.

"Je ne pense pas que les hybrides vont occuper une place majeure sur le marché en raison de leur coût important, notamment pour le consommateur", a déclaré le numéro deux de Nissan, Toshiyuki Shiga, dans un entretien avec l'AFP au salon automobile de Detroit.

Aux Etats-Unis, où les ventes de véhicules hybrides ont plus que doublé en 2005, avec notamment le gros succès de la Toyota Prius, Nissan va lancer son premier véhicule de ce type, une Altima pour laquelle le système de double motorisation a été mis au point par Toyota.

Sur les stands de Detroit, les grands constructeurs étalent chacun leurs nouveaux atouts dans le domaine, entre la nouvelle Camry de Toyota, le Mercury Mariner du groupe Ford ou les répliques de GM à ce dernier dans les 4x4 hybrides. Parmi eux, le Chevrolet Tahoe attendu sur le marché en 2007 consommera 25% d'essence en moins, promet GM.

La question de la consommation de carburant est au coeur des préoccupations chez les fabricants, le prix de l'essence à la pompe augmentant dans le sillage des cours du pétrole brut depuis deux ans.

Pourtant, d'après les experts, l'argument de la voiture moins gourmande pour vendre des hybrides se heurte encore inévitablement à l'obstacle du prix du véhicule. Avec un moteur hybride, il en coûte en moyenne 3.500 dollars de plus que pour un véhicule classique, selon le cabinet d'études Global Insight.

En outre, l'économie en carburant vaut sur les petites distances ou trajets avec multiples arrêts, mais n'est plus aussi intéressante s'il faut emprunter chaque jour l'autoroute pour aller au travail.

Le Japon, dont l'industrie automobile a été pionnière en la matière, "est l' environnement parfait pour les voitures hybrides, avec davantage d'arrêts et (une conduite) à plus faible vitesse", explique Philip Gott, de Global Insight. Pour traverser les grands espaces américains à vitesse régulière, elles sont moins bien adaptées.

"Les hybrides sont en plein essor actuellement, mais il est important de réduire la consommation des véhicules par toute une panoplie de technologies (diesel, biodiesel, etc.). Les hybrides ne sont pas la seule et unique solution", poursuit Toshiyuki Shiga.

La motorisation au diesel représente aujourd'hui environ 3% du marché automobile aux Etats-Unis. Les exigences en termes d'émissions polluantes sont strictes dans plusieurs Etats, dont la Californie.

Mais cette part de marché devrait grimper à 7,6% à l'horizon 2012 quand les hybrides compteront pour 4,1%, estime l'agence de notation Standard and Poor's (SP) citant des chiffres du cabinet J.D. Power.

La solution de remplacement est séduisante, selon SP. La demande en véhicules diesel augmentera plus vite car à l'atout de la moindre consommation en carburant s'ajoutera celui du prix abordable.

Chrysler a d'ailleurs axé en partie sa politique commerciale sur le diesel, une solution permettant de "proposer des petits 4x4 et utilitaires moins gourmands en carburant", selon le PDG de la maison mère DaimlerChrysler, Dieter Zetsche. "Et très bientôt le niveau d'émission de CO2 sera le même que pour les véhicules à essence", a-t-il ajouté à Detroit. "C'est vraiment une orientation nouvelle que le marché peut prendre".

source:AFP

0 commentaires:

  © Blogger template 'Isolation' by Ourblogtemplates.com 2008

Back to TOP