Association pour le maintien d'une agriculture paysanne
Produire et consommer localement ?
Les AMAP, Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, sont des partenariats de proximité entre un groupe de consommateurs et une ferme, souvent située en zone péri-urbaine, se développant à partir de la vente directe par souscription des produits de cette dernière.
Elles sont adaptées à tout type de production, et particulièrement à celle des fruits et légumes.
Fonctionnement
Dans une AMAP, les consommateurs choisissent avec l'agriculteur les légumes à cultiver, le prix de la souscription, et les modalités de distribution des produits (fréquence, lieu, horaires...). Ensuite, chaque consommateur achète à l'avance sa part de récolte qu'il viendra récupérer pendant la saison de production selon les modalités définies.
En général, une distribution de légumes en AMAP se déroule de la manière suivante :
A tour de rôle, un adhérent est responsable de la distribution de la semaine. Il est chargé d'installer les cagettes de produits que le fermier a apportées, d'indiquer sur un tableau la composition du panier de la semaine, et d'accueillir les autres adhérents (émargement des présents, remise d'un bulletin de liaison contenant notamment des nouvelles de la ferme et des recettes de cuisine, etc.).
Chaque adhérent peut alors composer son panier en suivant les indications au tableau. S'il n'aime vraiment pas un des légumes proposés, il peut le déposer dans le "panier d'échanges" et prendre de ce panier un autre légume.
Le maraîcher assiste à la distribution et répond volontiers aux questions des adhérents sur l'avancée des cultures, sur la prochaine sortie à la ferme, etc.
Spécificités
Ce qui distingue les AMAP d’autres formules de "panier bio" ou "panier paysan", c’est le respect des 6 engagements suivants :
Côté consommateur
• l’engagement financier à travers l’achat à l’avance d’une partie de la récolte sur une période donnée ;
• l’engagement économique et moral à travers la solidarité avec l’agriculteur dans les aléas de la production (partage des risques et des bénéfices naturels) ;
• l’engagement associatif par leur participation à la vie de la structure (gestion des souscriptions, organisation des distributions de paniers, communication, animation...).
Côté producteur
• l’engagement technique et économique de fournir des produits de haute qualité (nutritionnelle, organoleptique, environnementale et sociale) selon les modalités définies avec le groupe de consommateurs ;
• l’engagement associatif de s’investir dans la vie du groupe (rôle pédagogique, animation, information…) ;
• l’engagement d’assurer une transparence sur la vie de leur exploitation (situation économique, origine des produits fournis, méthodes de production utilisées).
• Une alimentation saine et un environnement préservé : les produits sont frais, de saison, diversifiés (notamment avec remise au goût du jour des variétés anciennes et de terroir), cultivés sans produits chimiques de synthèse, et disponibles à mesure qu’ils mûrissent. La proximité de la ferme (au maximum 100 km) minimise les transports et l’usage d’emballage.
• Une économie locale performante, sociale et solidaire : les consommateurs partagent avec le producteur les risques et les bénéfices naturels liés à l'activité agricole. La totalité de la production est valorisée (notamment, pas de calibrage ou de normes esthétiques). Le prix de la souscription est fixée en fonction des coûts réels de production et non pas des cours du marché. L'achat à l'avance garantit un revenu à ol'agriculteur. Les AMAP permettent ainsi le maintien de l'emploi agricole, de même que l'installation de jeunes agriculteurs à moindre coût et facilitent le passage de modes de production conventionnels à des modes de production agro-écologiques. Pour les consommateurs en difficultés, des aménagements financiers peuvent être étudiés au cas par cas.
• Du lien social, de l'éducation au goût et à l'environnement : l'agriculteur est présent à chaque partage de récolte pour nous faire découvrir ses produits et son métier. Des animations sont également organisées sur la ferme ; certaines AMAP mettent en place des ateliers cuisine ou des jardins d’enfants sur un bout de terrain mis à disposition par leur "fermier de famille". Ces liens qui se créent avec la ferme établissent une relation de confiance.
• Du commerce équitable local : le prix de la souscription est défini conjointement et en toute transparence par le producteur et les consommateurs. L'achat à l'avance garantit un revenu à l'agriculteur et lui permet d'obtenir ses fournitures (semences...) sans s'endetter.
En terme d’impacts, les AMAP ont donc des activités écologiquement saines, économiquement viables, et socialement équitables. En cela, elles participent à un développement durable du territoire sur lequel elles sont implantées.
Historique
Les premières formes d'AMAP sont apparues dans les années 60-70 au Japon sous le nom de Teikei (="relation"), ainsi qu'en Suisse et en Allemagne.
En 1985, un fermier américain rapporte dans son pays l'expérience qu'il a connue en Suisse. De là nait la première CSA, Community Supported Agriculture (="Agriculture Soutenue par la Communauté").
Le concept commence alors à se répandre dans tout le pays, puis gagne dans les années 90 le Canada et l'Angleterre.
En France, la première AMAP a été créée en avril 2001 avec des membres d'ATTAC Aubagne (13) et la ferme des Olivades à Ollioules (83).
Les principaux acteurs de ce mouvement international se sont réunis pour la première fois à Aubagne en février 2004 lors du "1er colloque international sur les contrats locaux entre agriculteurs et consommateurs" organisé par l'Alliance Paysans Ecologistes Consommateurs qui accompagne les AMAP dans leur mise en place et l'animation de leur réseau.
Début 2004, on estimait le nombre de Teikei entre 500 et 1000 au Japon, 1700 CSA aux Etats-Unis, 90 en Angleterre, 60 au Québec, une cinquantaine en France.
Des fonctionnements équivalents sont recensés dans au moins 15 pays à travers le monde.
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