Un lotissement bioclimatique à Boqueho (22)
Le maire de Boqueho, Roland Briand est revenu emballé d'une visite en Autriche. Construire un lotissement bioclimatique n'est pas une utopie. La recette : des maisons orientées plein sud, des matériaux qui gardent la chaleur, l'absence d'énergie fossile. C'est un certain esprit qui a ses adeptes.
« Une dizaine de personnes ont déjà manifesté leur intérêt pour notre projet, se réjouit Roland Briand, le maire de Boquého. Courant avril, nous lançons la concertation entre les futurs propriétaires, la mairie et le CAUE (conseil en architecture urbanisme et environnement). »
Habituellement, quand une commune crée un lotissement, elle trace des parcelles, les viabilise, et les vend, sans se préoccuper des maisons qui y pousseront dans tous les sens, comme des champignons. A Boquého, les élus veulent procéder autrement pour leur futur lotissement, ou plutôt leur quartier bioclimatique.
La commune a un terrain en vue. Les parcelles ne seront pas définies préalablement, mais en concertation avec les futurs propriétaires. L'espace public environnant sera sur le mode du développement durable. « Pas de larges allées bitumées, ni de grosses buses pour les eaux, prévient le maire, les aires de jeux seront étudiées et l'environnement soigné. La situation du quartier, près du centre-bourg incitera les habitants à marcher. » Les propriétaires élaboreront le cahier des charges du lotissement
Question logement, pas question de faire n'importe quoi. « D'abord, pour capter au mieux l'énergie du soleil, les maisons seront toutes orientées plein sud. Ensuite, nous n'accepterons que des matériaux de construction écologique : bois, chanvre, argile, chaux. Des matériaux du passé, mais qui utilisent les technologies du XXIe siècle. » Pour étoffer son projet le maire s'est rendu en Autriche, dans la région de Vorarlberg. Il était accompagné de Didier Pidoux, du CAUE. Là-bas, ils ont visité plusieurs habitations conçues dans cet esprit.
« Avec une isolation en ouate de cellulose et quelques centimètres de bois on a vu des maisons sans chauffage dans lesquelles il faisait plus de 20 degrés. Cela grâce au principe du puits canadien. L'air est prélevé à l'extérieur, se réchauffe d'abord en passant dans le sol, puis avec une ventilation à double flux il prend la chaleur de l'air évacué. » Des panneaux solaires en façade assurent l'eau chaude pour la maison.
A environ 20 € le mètre-carré de terrain, Roland Briand sait que sa petite commune (1 000 habitants) est bien placée, à équidistance de Guingamp et Saint-Brieuc. « L'intérêt de se regrouper est aussi de baisser les coûts. Les futurs habitants devront avoir un projet sérieux mené avec un architecte. Ils pourront aussi bénéficier des conseils d'un architecte autrichien. » Il ne reste plus qu'à trouver des entreprises qui savent faire.
Ouest France du 20 mars 2006
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